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L'Assurance Maladie alerte sur la financiarisation de la santé: "Il faut mettre des verrous"

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Dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story, Thomas Fatôme, directeur général de l'Assurance Maladie, alerte sur la financiarisation de la santé. Notamment dans les secteurs de la biologie et de la radiologie.

Attention aux fonds d’investissement dans la santé. L'Assurance Maladie lance l’alerte sur la financiarisation du secteur, avec des acteurs privés de plus en plus présents et puissants. "C’est la situation dans laquelle on a des investisseurs privés, souvent des fonds d’investissement, qui vont prendre le contrôle d’une offre de soins, détenue jusque-là par des professionnels de santé, explique Thomas Fatôme, directeur général de l'Assurance Maladie, dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story. Ces investisseurs vont prendre des parts et progressivement prendre le contrôle. On le voit dans des centres de santé et beaucoup dans la biologie. Six grands groupes avec des investisseurs privés représentent plus des deux tiers de la biologie française. On voit que ça peut s’étendre sur la radiologie. La financiarisation, c’est vraiment ce phénomène où des acteurs financiers vont prendre le contrôle."

L’Assurance Maladie appelle donc à mieux contrôler les investissements. "Il faut mieux réguler ce phénomène, et d’abord mieux l’observer, souligne Thomas Fatôme. On appelle à mettre en place une mission de contrôle, qui réunit des experts. Ce sont des sujets très compliqués, avec du droit des sociétés, du droit de la santé, du droit de l’entreprise et de l’actionnariat. Sur la biologie, c’est un mouvement qu’on n’a pas vu venir. Il ne faut pas être caricatural, le secteur de la santé a besoin d’investisseurs, publics et privés. Mais il faut vérifier qui est propriétaire de l’offre de soins. Dans le secteur de la radiologie, on appelle à une grande vigilance. On voit des fonds d’investissement qui sont en train de rentrer dans ce secteur. On travaille avec des professionnels de santé, des représentants de radiologues, pour mettre des garde-fous supplémentaires."

"Pas question qu’on se mette à nationaliser la santé"

"Il faut mettre les acteurs autour de la table, comprendre ce qu’il se passe, ajoute le directeur général de l’Assurance Maladie. Le ministre de la Santé (François Braun) a placé l’éthique au cœur de sa démarche. Je sais qu’il est très attentif à ce sujet-là. Il faut qu’ensemble, on arrive à mettre un certain nombre de verrous sur un risque de dérive financière du système de santé. Il n’est pas question qu’on se mette à nationaliser le secteur de la santé. On a besoin de cette diversité. C’est de la complémentarité et de la compétition. Mais il faut des règles du jeu qui soient bien posées et surtout respectées."

Et des sanctions seront prises. Selon Thomas Fatôme, "il y a des centres en région parisienne qui ont été déconventionnés parce qu’ils pratiquaient des activités frauduleuses et il y en aura d’autres cet été".

LP