"L'État vend de la drogue": après des années de déclin, la consommation de tabac ne baisse plus

1 sur 8. En France, le tabac est responsable d'un décès sur huit et reste la première cause de mort évitable rappelle ce mardi 31 mai le ministère de la Santé, à l'occasion de la journée mondiale sans tabac. Dans le monde, une personne meurt toutes les quatre secondes à cause de la cigarette.
Et il y a urgence à agir. Après une baisse d'une ampleur inédite entre 2016 et 2019, le tabagisme s'est stabilisé en France selont une étude publiée mercredi par Santé Publique France. Ainsi en 2022, 31,8% des 18-75 ans déclaraient fumer, dont 24,5% chaque jour, représentant près de 12 millions de fumeurs quotidiens.
Seule satisfaction, la consommation semble baisser chez les jeunes. Pour la première fois depuis le lancement de ces études en 2000, les jeunes de moins de 17 ans n'ayant jamais expérimenté le tabac sont majoritaires, peut-être aidés par l'usage en hausse des cigarettes électroniques.
"L'État est un dealer"
Pour accélérer la fin du tabac, le gouvernement envisage ainsi de prescrire les cigarettes électroniques, permettre leur vente en pharmacie et leur remboursement par la sécurité sociale.
Insuffisant pour Loïc Josseran, président de l'Alliance contre le tabac qui appelle à s'inspirer du modèle néo-zélandais: "Il faut qu'on aille vers la notion de décommercialisation", plaide-t-il ce mercredi sur RMC et RMC Story. "Cela signifie qu'à partir d'une certaine année de naissance, on n'a plus le droit d'acheter. On a le droit de consommer mais pas d'acheter", explique Loïc Josseran.
Mais l'État a trop besoin des taxes sur le tabac, estime sur le plateau d'Estelle Midi Thierry Moreau qui veut une hausse massive du prix en plus: "Le tabac est une drogue. L'État est un dealeur qui vend de la drogue et qui derrière soigne les méfaits de sa propre drogue sur des fonds publics", déplore-t-il. "Je pense qu'à terme, il faut l'interdire en accompagnant les gens très accros".