RMC
Santé

L'hôpital psychiatrique du Rouvray en crise: "La grève de la faim reflète la violence de notre quotidien"

placeholder video
Grève reconductible depuis deux mois, salariés hospitalisés en raison d'une grève de la faim, condition de travail dénoncées par les employés... La situation est tendue à l'hôpital psychiatrique du Rouvray près de Rouen, le 3e plus gros établissement de France.

La situation est devenue intenable pour les employés de l'hôpital psychiatrique du Rouvray. Trois émissaires ont été dépêchés à l'hôpital psychiatrique de Rouen pour résoudre un conflit social qui a poussé des membres du personnel à faire la grève de la faim.

Une "enquête-flash et un audit", vont être réalisés selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn alors que trois des sept grévistes de la faim de cet hôpital dit "du Rouvray", à Sotteville-lès-Rouen, ont été hospitalisés lundi "avec un caractère d'urgence". Ils en étaient mardi au quinzième jour de leur grève de la faim pour obtenir la création de postes d'aides-soignants.

Invitée de Bourdin direct ce mercredi matin, l'infirmière Agathe Chopart confirme que le manque de personnel pour gérer un grand nombre de patients est la cause principale de nombreux dysfonctionnements. 

"On n'a pas le temps de soigner, on fait de la médecine de crise"

"La violence de la grève de la faim reflète la violence de notre quotidien. Entre le fait de notre pouvoir réaliser des soins correctement. On n'a pas le temps de soigner, on fait de la médecine de crise. On va dispenser des traitements, mettre des camisoles chimiques, à des gens qui ne requièrent pas forcément ces doses de traitement, qui requièrent plutôt du soin humain."

Les revendications des personnels en colère : la création de 52 postes d'aides-soignants, et attendent cela avec impatience depuis plusieurs années. 

"Des audits ont déjà été réalisés en 2016 et 2017. Il suffit de lire les rapports. Ils disaient qu'on n'avait pas assez de personnel et que ça entraînait des burn-out et des risques d'arrêts professionnels. Ca s'est confirmé on a eu une augmentation de 40% des arrêts maladie l'année dernière."

Plutôt que de nouveaux audits, Agathe Chopart préférerait des actions concrètes pour soulager au plus vite la situation. Et éviter que la grève de la faim ne cause d'autres hospitalisations.

J.A. avec Bourdin direct