L'imbroglio des masques se poursuit: après la pénurie, l'excédent? L'Etat annule des commandes aux PME

A la mi-mars, le gouvernement essaye d'importer des millions de masques de l'étranger mais c'est compliqué. Il appelle ainsi à la mobilisation nationale et plus de 300 PME en France, au nom de l'effort de guerre, décident de se mobiliser pour fabriquer des masques en tissu.
Donc elles commencent à en produire, d'abord pour les personnels hospitaliers. Et puis au fur et à mesure on se rend compte qu'il va en falloir pour l'ensemble de la population donc elles produisent de plus en plus. Là, l'Etat en catastrophe leur passe des commandes pour des masques en tissu lavables et réutilisables.
Rien que dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, les PME montent rapidement à 5 millions de masques par semaine. Sauf que dans l'intervalle, le gouvernement français après avoir cafouillé finit par recevoir ceux commandés à l'étranger.
Depuis une grosse semaine l'Etat est en train d'annuler carrément toutes les commandes passées à ces petites PME
De l'Europe de l'Est, de l'Asie... Des masques beaucoup moins chers que ceux fabriqués en France. En France le masque en tissu lavable et réutilisable 20 fois c'est 3.20 euros en moyenne. A l'étranger c'est 30, 40 centimes. Récemment, la France a passé une commande de 10 millions de masques au Vietnam.
Et donc d'un seul coup on a plus besoin des masques en tissu made in France !
Depuis une grosse semaine l'Etat est en train d'annuler carrément toutes les commandes passées à ces petites PME qui risquent de se retrouver avec des millions voir peut-être des dizaines de millions en masque sur les bras. Alors qu'on était venu les chercher...
Pas d'aides et pas de ventes: la double peine
Du coup, elles avaient investi dans du matériel, elles avaient pris le temps de former les salariés. C'est à dire que si elles n'avaient pas proposé leur aide il y a deux mois elles auraient mis leurs salariés au chômage partiel. Là, c'est la double peine !
Non seulement elles ont continué à travailler donc elles ne toucheront pas d'aide publique, mais en plus elles ont travaillé pour rien puisqu'elles vont se retrouver avec des invendus.
C'est la double peine et ça risque de les fragiliser financièrement, à cause de la volte-face de l'Etat.