Ne plus rembourser les cures thermales? Ce ne serait pas "de 100% à zéro", assure l'Assurance maladie

La France est à la recherche d'économies dans tous les secteurs, et la santé n'y déroge pas. L'Assurance maladie a, en ce sens, exposé mardi ses propositions de réduction de dépenses de remboursement de frais de santé. "Ce que nous interrogeons, c'est quels sont les soins que l'on prend à 100% dans les affections longue durée (ALD). On est légitime à dire que le 100% doit être appliqué aux soins dont l'efficacité est pleinement démontrée", explique ce mercredi sur RMC le président de la Caisse nationale d'assurance maladie, Thomas Fatôme.
"Regardons le panier de soins. Est-ce qu'il faut continuer de financer les cures thermales à ce niveau-là? Il faut peut-être une adaptation d'investissement", préconise ce dernier, au lendemain de la présentation à la presse de 60 propositions remises chaque année au gouvernement et au Parlement, en amont de la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). La version finale sera publiée après le vote du Conseil de la Caisse nationale de l'Assurance maladie (Cnam) le 3 juillet.
Parmi les mesures proposées, une a fait bondir France Assos Santé, celle d'une sortie du dispositif ALD (Affection de longue durée, prise en charge à 100% des dépenses liées à ces soins et traitements) pour des "personnes en situation de guérison ou de rémission de certaines pathologies", comme des "cancers en phase de rémission".
Le rapport recommande encore de "ne plus permettre la prise en charge à 100% des prestations ou des produits de santé dont l'efficacité ne justifie pas un tel niveau de remboursement – ou qui ne présentent pas de lien avec une ALD, par exemple les cures thermales".
"Question de soutenabilité"
"Il est inconcevable de porter un coup d’arrêt brutal au thermalisme médical par un amendement dans le PLFSS", déclarait le 11 juin dernier le ministre de la Santé Yannick Neuder, selon un communiqué publié par Denis Fégné et cité par nos confrères de La Nouvelle république des Pyrénées.
"On ne passe pas de 100% à zéro", se défend Thomas Fatôme au micro d'Apolline Matin. "Si on veut préserver le système du 100%, il faut le faire évoluer petit à petit. Il va représenter 3/4 de nos dépenses en 2035, aujourd'hui, c'est 2/3", rappelle-t-il. "C'est une question de soutenabilité", martèle le président de la Cnam, qui évoque le chiffre de "25% de la population française en ALD à horizon 2035."