RMC
Santé

Numéro universel d’accès aux soins: cette mesure va-t-elle changer votre vie? Ça fait débat sur RMC

placeholder video
C’est la mesure phare du plan pour désengorger les urgences dévoilées lundi par la ministre de la santé: Agnès Buzyn veut mettre en place un "SAS", un "système d’accès aux soins", dès l’an prochain, pour mieux orienter les patients entre la médecine de ville et les urgences.

Vous connaissez les 112, le 15, le 18, le 116-117 aussi pour trouver un médecin de garde la nuit. L’idée de la ministre: c’est d’avoir un seul et même service, en ligne ou par téléphone, dès l’an prochain, disponible 24h / 24, pour diriger les patients au bon endroit : certains vers des urgences, d’autres vers des médecins libéraux. Une idée saluée par Jean-Paul Hamon, généraliste et président de la Fédération des Médecins de France:

"On demande un numéro unique depuis longtemps. Il y a plein de projets d'organisation des soins portés par des médecins libéraux. Le patient qui ne peut pas joindre son médecin traitant joint cette plateforme libérale qui renvoie sur les médecins volontaires sur un secteur. Les médecins libéraux sont prêts à s'organiser mais le vrai problème, c'est d'avoir des médecins traitants. C'est ça l'urgence".

Une concertation de deux mois va s'ouvrir

Quel sera ce numéro? Est-ce que ce sera le 116-117? C’est encore flou. Une concertation de deux mois va s’ouvrir entre les médecins libéraux, les hôpitaux et les pompiers. Mais ce nouveau système voulue par la ministre est loin de faire l’unanimité. Christophe Prudhomme, porte-parole de l’association des Médecins Urgentistes de France le compare déjà à un grand centre d’appel:

"On ne sait pas ce que c'est ce numéro. Si c'est nous mettre un numéro 116-117 pour la médecine de ville, c'est complexifier les choses pour la population, il y a déjà le 15 et le 18. Ce qu'on demande c'est une coopération entre le Samu et les pompiers et surtout il faut que la ministre arrête de fermer les Samu pour tout concentrer sur les Samu régionaux parce que s'il n'y a pas besoin de proximité, créons comme les centres d'appel un centre d'appel pour les urgences à Dakar ou à Tunis. C'est n'importe quoi, c'est une vision strictement financière de la gestion d'un service de santé".

Rappelons que le numéro d’urgence unique, c’est une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Et cela existe déjà aux Etats-Unis où n’importe quel appel est réceptionné au 911.

Quentin Vinet