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Santé

"On n'a pas de cap": les soignants en grève pour défendre l'hôpital ce jeudi

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C'est une journée de grève qui commence dans la fonction publique, ce jeudi matin. Un mouvement massivement suivi, notamment dans les hôpitaux. S'ils ne seront pas fermés, continuité des soins oblige, ils comptent bien faire entendre leur colère.

Journée de mobilisation dans la fonction publique, alors que le gouvernement vient de tomber. Hôpitaux, municipalités, collecte des déchets, contrôleurs aériens, crèches, écoles... Cinq millions d'agents sont appelés à la grève.

A Paris, le rendez-vous à 14h est donné près du ministère de l'Economie et des Finances, d'où un cortège doit rejoindre la place d'Italie.

Les soignants seront aussi mobilisés pour défendre l'hôpital public. Mais contrairement aux écoles et à de nombreux services publics perturbés, les hôpitaux fonctionneront pour assurer la continuité des soins. Dans les établissements, la colère est bien là et l'inquiétude est grande.

“En grève”, est inscrit au sparadrap sur leurs blouses de l'Hôtel-Dieu à Paris, pour exprimer la colère dans leur service ou dans le cortège pour ceux qui ne sont pas assignés comme Rodrigo Martinez-Parra, aide-soignant aux urgences. “A un moment donné, on n'en peut plus", indique-t-il.

Et la nouvelle valse des ministres accentue un peu plus leur sentiment d'abandon. “On avait déjà l’impression d’être sur un bateau qui n’avait pas de cap et là, on n’a même plus de capitaine”, déplore-t-il.

La hausse du budget pour l'hôpital disparaît

Pour autant, l'absence de gouvernement fera-t-elle plus de mal à l'hôpital que la dissolution et les sept changements de ministres précédents depuis le Covid? C'est ce que se demande Caroline Bremaud, médecin urgentiste à Laval. “J’ai l’impression que ça fait des années qu’on stagne, en fait. Ce n’est qu’une stagnation de plus, c’est révoltant”, dénonce-t-elle.

Le budget 2025 qui s'envole, avec sa petite hausse de 2% pour l'hôpital public, n’est pourtant pas une grosse perte pour Didier Birig, secrétaire général de la branche santé de Force ouvrière.

“Ce n’est pas décevant du tout. Avec des mesures anti-fonctionnaires, 100.000 suppressions de postes pour la fonction publique territoriale, c’est un peu la peste ou le choléra", déplore-t-il.

Ils espèrent que le président Emmanuel Macron comprendra le signal lancé par cette mobilisation pour nommer rapidement un ministre avec qui négocier pour défendre le système de soins.

Nicolas Traino avec Guillaume Descours