"On peut être gênés!": 60 à 80% des patients mentiraient à leur médecin
Entre 60 et 80% des patients mentiraient à leur médecins. C'est la conclusion d'une étude américaine sortie en décembre dernier, dans laquelle les chercheurs ont interrogé 4.500 personnes au total. La France ne semble pas épargnée par ce phénomène comme le montre une étude menée en 2014 et 2015 dans la Loire auprès de douze médecins généralistes.
Principaux motifs, l'hygiène de vie ou la prise réelle ou pas du traitement, mais aussi sur certains symptômes qui peuvent s’avérer gênants ou inquiétants.
"Ca aurait pu contrecarrer le traitement qu'il allait me donner, c'est pas bien"
Pourquoi les patients mentent-ils ? A Marseille, Marie-José, nous explique par exemple que c’est un petit problème intime qu’elle n’a pas voulu dévoiler à son médecin traitant.
"Je ne voulais pas qu'il le sache donc je ne lui en n'ai pas parlé. Ca aurait pu contrecarrer le traitement qu'il allait me donner. C'est un petit mensonge par gêne. Mais il ne faut pas le faire!"
Des mensonges plus ou moins graves
En 30 ans de carrière, le docteur Jean-Claude Auguste en a entendu des petits et des gros mensonges.
"Récemment j'ai vu un patient très sympathique qui venait pour son cholestérol et son hypertension. En fait à la fin de la consultation il m'a demandé s'il y avait toujours des médicaments pour l'érection, la pilule bleue... Et en fait son motif de consultation c'était ça ! Donc ça c'est un mensonge amusant, anecdotique."
En revanche, ce qui est plus grave c'est le patient qui vient vous voir et qui masque un véritable symptôme qui peut être gravissime comme du sang dans les selles ou du sang dans les urines."
La crainte d’un diagnostic inquiétant ou celle d’être tout simplement jugé par son médecin, sont les principales raisons de ces mensonges. Mais il y aurait également un quart des patients n'osent pas avouer qu'ils n'ont pas compris les instructions du médecin.