"On va être les sacrifiés de Noël": dans l’attente d’une date de réouverture, les cinémas désespèrent

Pour les professionnels du cinéma, l'heure est au doute. A Achères, dans les Yvelines, Nathalie est Joëlle dirige le Pandora, un cinéma d'art et d'essais associatif avec tant d'incertitudes, elles sont désespérées.
La lumière s'éteint, le projecteur s'allume, le film apparait: tout y est, sauf les spectateurs. Depuis sa salle de projection, Nathalie, ne peut que tester le matériel: "On est prêt à rouvrir, techniquement c’est bon. On attend juste une date".
Une date celle du 15 décembre, encore incertaine. Cette directrice de cinéma s'inquiète de perdre ses spectateurs: "J'ai peur qu'ils perdent l'habitude de venir voir un film en salle. J’ai l’impression que les cinémas vont être sacrifiés pour Noël. J’ai peur qu’on soit encore le fusible non essentiel de l’affaire".
"On voudrait pouvoir rouvrir et retisser une relation qui dure"
De son côté, si le cinéma devait rouvrir, sa collègue Joëlle, ne veut pas d'une réouverture au rabais: "Rouvrir oui, mais de façon un peu longue. Si c’est rouvrir pour refermer après les fêtes, c’est très inquiétant. On voudrait pouvoir rouvrir et retisser une relation qui dure".
Heureusement, ce cinéma peut compter sur Béatrice et Ruben, spectateurs fidèles parmi les fidèles: "Je n’ai pas la télévision donc pour moi, les films c’est ici et nulle part ailleurs. Je viens très fréquemment, pour ma santé mentale".
Une réouverture incertaine qui pèse sur le moral mais aussi l'économie du Cinéma Pandora. En 2020, il a vendu 50.000 tickets de moins que l'an dernier.