Plan Urgences: les soignants déçus par les propositions d'Agnès Buzyn

Pour limiter le nombre de passages aux urgences, la ministre de la Santé Agnès Buzyn veut créer une salle de tri à distance, un service disponible sur internet et par téléphone 24h sur 24h, d’ici 2020. Les patients pourront bénéficier d'un conseil médical ou d'une téléconsultation et si besoin, ils seront orientés vers un service d'urgence.
Le cas échéant, Agnès Buzyn mise sur le relais de la médecine de ville. Son plan prévoit par exemple la création de 50 maisons médicale de garde à proximité des plus gros services d'urgences ou encore le développement des consultations sans rendez-vous dans des centres de santé.
Autre levier: les personnes âgées. Pour elles, la ministre vise l’objectif "zéro passage par les urgences". Sa stratégie s'appuie sur les médecins libéraux mais aussi sur des équipes mobiles dédiées à la gériatrie qui interviendront directement en EHPAD. La ministre veut aussi renforcer la coopération avec les professionnels de santé non médecins, les pharmaciens, les kinés et les infirmiers. Ces derniers pourront par exemple effectuer les examens de routine des maladies chroniques comme le diabète.
Déçus et humiliés
Mais du côté des soignants, le compte n'y est pas. Ils se disent déçus et humiliés. "Ce n'est pas possible d'avoir si peu de considération pour les petites mains", disent-ils. Pas un mot sur la revalorisation de leurs salaires, pas une ligne sur la hausse des effectifs, rien non sur les lits supplémentaires.
C'était pourtant leurs revendications initiales. Et selon eux les mesures présentées par la ministre n'auront pas d'effets immédiats. Le mouvement de grève devrait donc se poursuivre: la CGT appelle à manifester demain.
Plusieurs centaines de soignants du collectif Inter-Urgences se réunissent ce mardi à Saint-Denis en région parisienne notamment pour choisir leur mode d’action le 26 septembre, prochaine journée de mobilisation nationale. Pourquoi pas appeler les soignants à se mettre en arrêt maladie pour faire reconnaitre leur épuisement professionnel.