Quand les aides instaurées par l’État sont impossibles à obtenir: le casse-tête des artisans et des entrepreneurs

Cela fait des semaines que le fourgon de Jonathan Vinay n'a pas bougé. Des semaines que passe Jonathan devant son ordinateur pour obtenir des aides financières de l'Etat, mais la réponse de l'administration est toujours la même: "Après analyse, il apparaît que l'activité de votre entreprise ne relève pas d'un des secteurs concernés. Votre demande d'aide exceptionnelle pour le mois d'octobre 2020 au titre du premier volet du fond de solidarité a donc été rejetée pour ce motif", lui répond la Direction générale des finances publiques.
Pourtant cet artisan installe et répare tous les équipements nécessaires pour les restaurants. Qui sont donc fermés. Jonathan estime qu'il le droit à ces aides alors qu'il a perdu 90% de son activité: "J'ai eu le droit à la première vague d'aide de mars-avril-mai-juin, soit 1500 euros fois 4. Il y a eu ces 6000 euros et puis depuis plus rien. L'activité est au point mort et depuis septembre, le téléphone ne sonne plus".
Et quand Jonathan appelle le numéro d'information sur les mesures d'urgence, il a l'impression de tourner en rond: "Si vous considérez que votre activité rentre dans les activités prioritaires il faut contacter votre centre des impôts par écrit", lui dit-on au téléphone.
"Si je ne suis pas aidé, qu'on me le dise et dans ce cas-là je ferme et je fais autre chose"
Ce père de famille est désabusé. Il se dit prêt à tout laisser tomber: "Cela pourrait être simple si j'étais dans les bonnes cases mais là c'est compliqué. Je ne suis pas un chercheur d'aide mais si je ne suis pas aidé, qu'on me le dise et dans ce cas-là je ferme et je fais autre chose".
A Grenoble ou ailleurs en France, ce cas n'est pas isolé: "On a 600 contacts personnalisés par jour parce que les aides sont très diffuses et qu'il est compliqué de savoir à quel droit prétendre. L'Etat nous a missionnés pour orienter suivant l'entreprise auprès des organismes concernés", explique Marc Degrange, le vice-président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Lyon-Métropole.
Il reste une dernière solution à Jonathan : réussir à changer la catégorie de son entreprise pour ouvrir ses droits au fond de solidarité, et ainsi dégager un avenir très nuageux.