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Santé

Sans-papiers : 3.500 médecins promettent de "désobéir" si l’AME est supprimée

Un médecin bande la main d'un patient (photo d'illustration).

Un médecin bande la main d'un patient (photo d'illustration). - Cottonbro studio - Pexels

Alors que les sénateurs ont voté pour supprimer l’aide médicale d’Etat, 3.500 ont signé une tribune dans laquelle ils s’engagent à "continuer de soigner gratuitement" les sans-papiers si la loi est validée telle quelle.

Les médecins promettent de désobéir si l'Aide Médicale d'Etat disparaît. 3.500 praticiens signent, samedi, une pétition contre la suppression de l'AME, voulue par une partie de la classe politique lors des débats sur le projet de loi immigration.

Ce dispositif qui permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'une prise en charge à 100% de leurs soins médicaux dans la limite des tarifs de la sécurité sociale.

Ces professionnels s’engagent alors à continuer de soigner gratuitement les malades sans papiers.

Ce texte a été initié par deux psychiatres chefs de service dans les hôpitaux Henri Mondor de Créteil et le CHI de Créteil, les Pr Antoine Pelissolo et Jean-Marc Baleyte.

Les détracteurs de l'AME l’accusent de générer un "appel d’air" pour l’immigration clandestine et de coûter "trop cher", actuellement 1,2 milliard d’euros annuels pour 400.000 bénéficiaires (3.000 € par an par bénéficiaire).

Des conséquences sur le système de soin

Ils redoutent des conséquences graves sur le système de soin. Désobéir, c'est avant tout pour des raisons de santé publique assène l'urgentiste et signataire de la pétition Patrick Pelloux.

Selon les signataires cela coûterait encore plus cher à l'hôpital public de ne pas prévenir le développement de maladies graves et de soigner des malades dans des états encore plus avancés.

C'est aussi en contradiction avec le serment d'hippocrate rappelle le président de l'Union Française pour une médecine libre. La pétition est directement adressée aux parlementaires.

Pour 2024, environ 1.2 milliards d'euros ont été inscrits dans le projet de loi de finance pour subvention le dispositif, soit 0,47% des dépenses prévues dans le budget de l'Assurance maladie.

Thomas Schnell