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Santé: des médecins réclament une plus forte taxation de l'alcool à la ministre de la Santé

Dans une lettre ouverte à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, neuf médecins spécialistes réclament une taxe plus importante sur les boissons alcoolisées et leur publicité. Ces revenus supplémentaires pourraient permettre d'alimenter le fonds de lutte contre les addictions aux substances psychoactives.

Ils demandent plus de taxes sur les boissons alcoolisées et sur leur publicité. Neuf médecins spécialistes des addictions publient une lettre ouverte à la ministre de de la Santé Agnès Buzyn.

Pour eux, il faut agir alors qu'aujourd'hui l'alcool tue chaque année 49.000 personnes en France, c'est même la première cause de mortalité chez les 15-30 ans. Le ministère de la Santé avait pourtant annoncé que 10 millions d'euros supplémentaires seraient alloués au Fonds de lutte contre les substances psychoactives (cannabis, alcool, tabac). Mais ces médecins dénoncent le mode de financement de ce fonds: le produit des amendes sur la consommation de cannabis. Et l'alcool n'est pas du tout mis à contribution: aucune taxe n'est prévue.

La bière 13 fois plus taxée que le vin

En clair, ces médecins dénoncent le poids des lobbies de l'alcool et plus particulièrement celui du vin. Aujourd'hui, la bière est 13 fois plus taxée que le vin et les spiritueux 62 fois plus. Ces addictologues réclament donc une homogénéisation et une augmentation des taxes sur les boissons alcoolisées et leur publicité sur le modèle de ce qui a été fait avec le tabac et qui semble efficace: 1 million de fumeurs en moins entre mai 2017 et mai 2018.

Les boissons à taxer en priorité pour ces médecins sont les mélanges d'alcool type rosé pamplemousse qui inciteraient les jeunes à boire. Ils s'appuient notamment sur un rapport de la cour des comptes qui au début du mois d'octobre se déclarait favorable à une plus forte taxation des boissons alcoolisées même si hors micro, ces spécialistes se montrent plutôt pessimistes. "On va se contenter d'augmenter la taille du pictogramme d'interdiction de boire pour les femmes enceintes", déplorent-ils.

Cécile Costes (avec P.B.)