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"Si le gouvernement ne fait rien on durcira le mouvement": le personnel hospitalier hausse le ton

Si Emmanuel Macron a déclaré avoir "entendu la colère et l'indignation" du personnel soignant" face à des conditions de travail "parfois impossibles", ces derniers ont manifesté en nombre jeudi partout en France.

Emmanuel Macron promet un "plan d'urgence conséquent" pour l'hôpital, des "décisions fortes" qui seront présentées mercredi prochain. C'est l'annonce surprise du chef de l'Etat en déplacement dans la Marne jeudi, pour répondre à la colère du personnel hospitalier qui manifestait partout en France.

Médecins, aides-soignants, infirmiers ou encore étudiants en médecine étaient 10.000 dans les rues de Paris selon les organisateurs, (7.500 selon la police), 3.000 à Toulouse (700 selon la préfecture), 400 à Brest et Quimper ou encore plusieurs centaines à Nantes.

Si la suite du mouvement n'est pas clairement définie, les manifestants veulent continuer à mettre la pression sur le gouvernement.

"J'espère que ce mouvement va faire comprendre aux gens à quel point l'hôpital est en souffrance"

Sages-femmes, brancardiers, médecins... Tout l'hôpital a défilé jeudi. Et c'est une grande satisfaction pour François, pédiatre urgentiste à Versailles de voir autant de soignants dans la rue.

"Ca réchauffe un peu le coeur de voir qu'il y a autant de personnes qui se mobilisent pour la cause de l'hôpital public. J'espère que ce mouvement va faire comprendre aux gens à quel point l'hôpital est en souffrance."

La souffrance et la colère qu'Emmanuel Macron dit comprendre en promettant un plan d'urgence. Mais ses mots ne rassurent pas Albane, médecin dans un service de gériatrie à Paris.

"On sait qu'ils entendent, mais dans la pratique, rien ne change. Et c'est de pire en pire chaque année. Donc on attend qu'il y ait de vraies actions. Plus de moyens, plus de soignants car on ne s'en sort pas au quotidien."

"Si le gouvernement ne fait rien on empirera le mouvement"

Manque de moyens, manque de personnel... Armelle, infirmière à Bourges depuis 25 ans, et sa motivation pour défendre l'hôpital public n'est pas prêt de faiblir.

"Si le gouvernement ne fait rien on empirera le mouvement. On va voir ce qu'il va nous annoncer et on décidera de la suite."

Ce jour là Armelle a déjà prévu d'aller manifester à Bourges, mais au niveau national, aucune consigne n'a été donnée pour la suite du mouvement par le collectif inter-hôpitaux.

Caroline Philippe et Benoît Ballet (avec J.A.)