"Tester, tracer, isoler": quelle est la nouvelle stratégie du gouvernement face au coronavirus?

Un déconfinement très contrôlé, progressif et différencié localement: le Premier ministre Edouard Philippe a livré, mardi, lors d'une prise de parole très attendue devant l'Assemblée nationale, les grandes lignes du déconfinement attendu le 11 mai, "une phase qui durera jusqu'au 2 juin".
Durant cette période, la France va donc se lancer dans une stratégie de dépistage: à partir du 11 mai, 700.000 tests seront faits chaque semaine et pris en charge à 100% par l'Assurance Maladie. Oui et à quoi serviront-ils? A tester tout d'abord les personnes qui tomberont malades chaque jour. Soit entre 1000 et 3000 à partir du 11 mai, selon les projections des autorités sanitaires.
Il faudra ensuite mener des enquêtes sanitaires grâce à des brigades départementales qui ne sont encore ni constituées, ni formées. Sur les 30.000 personnes nécessaires seules 3000 sont opérationnelles. Leur mission: retrouver la trace des cas contacts des personnes infectées pour casser la propagation du virus, jusqu'à 25 contacts par jour et sur les 7 derniers jours.
Le problème est d'ailleurs là: selon un ancien ministre de la Santé interrogé par RMC, "Ces enquêtes sont le point faible de la France. Nous n'avons pas de stratégie. Il ne sert à rien d'aller tester dans le Cantal à partir du 11 mai, il faut mettre le paquet des aujourd'hui là où le virus circule à Paris et dans le Grand Est".
Toutes les personnes qui seront testées positives au cours de ces enquêtes seront ensuite isolées, à domicile ou dans les hôtels réquisitionnés par l'Etat.
Enfin, à la différence de la Corée du Sud ou de l'Allemagne, la technique du traçage numérique via les téléphones portables a, pour le moment, été laissée de côté par le gouvernement.