"Tri" dans les malades du Covid-19: une association de victimes saisit le Conseil d'Etat
C’est un tabou, mais aujourd’hui certains médecins, certaines infirmières l’avouent, ils sont obligés de faire le tri dans les malades. Un tri entre ceux qui ont une véritable chance de s’en sortir, et ceux pour qui l’espoir est moins grand. En clair un choix est fait entre les plus jeunes et les plus âgés des patients qui arrivent en hôpital atteint par le Covid-19.
La toute nouvelle association Corona Victimes, a donc saisi le Conseil d’Etat en urgence jeudi dernier pour mise en danger de la vie d'autrui et atteinte à la dignité humaine à propos des soins non délivrés aux plus âgés. L’association ne souhaite pas viser les personnels de santé, mais elle réclame au gouvernement d’établir un cadre dans ces pratiques.
Retraité, octogénaire, la sortie pour faire les courses est un vrai moment de stress pour Paul. Persuadé que si le virus venait jusqu’à lui, il ne serait pas prioritaire.
“Dix respirateurs, vingt personnes arrivent. Quoi faire ? L'équipe médicale, démerdez-vous, j’ai 81 ans. J’ai lu que, vu qu’il y a une insuffisance de respirateur, il y a un tri des personnes âgées. Et ça, c’est complètement révoltant”, indique-t-il.
Alors cet ancien chercheur ne veut pas non plus se laisser abattre. “Pour moi, c’est la révolte. Et peut-être que la révolte ça permet de lutter, le cas échéant, si ce foutu virus se manifestait”, affirme-t-il.
Des protocoles pas assez clairs
Il fait donc parti aujourd’hui de l’association Coronavictimes, qui demande au gouvernement de la clarté. C’est Michel Parigot, qui a lancé l’association.
“Le tri, c’est quelque chose qui existe habituellement avec des critères de nature médicale. Ici, on a un critère supplémentaire. On a décidé de ne pas soigner parce qu’on n'a pas les moyens suffisants. Ce qu’on demande, c’est que le gouvernement intervienne pour assurer à la population que tout cela se fait selon des protocoles transparent”, explique-t-il.
Et l’association base sa saisine du Conseil d’Etat sur le fait que le gouvernement n’a pas agi assez vite, et n’a pas protégé sa population fragile.