"Un jour c'est valable, l'autre non": les spectateurs et directeurs des cinémas perdus concernant le port du masque
Remettre le masque au cinéma, déjà soumis au pass sanitaire, Michel ne s’y attendait pas. Cet habitant de Haute-Garonne, l'assume : depuis le début de la pandémie, il ne sait plus sur quel pied danser.
"Ça me met très très en colère. Un jour c'est valable, l'autre non, tance le spectateur. C'est la meilleure façon de mettre le doute dans la tête des gens."
Même son de cloche pour Laura, lasse des restrictions sanitaires.
"On suit plus grand-chose depuis un petit moment. On est censé se vacciner pour éviter que le virus se propage, alors pourquoi mettre un masque ?", s'interroge-t-elle.
37 départements concernés pour l'instant
Comme les restaurants, là où les lieux imposent le pass sanitaire, le masque redevient obligatoire en intérieur a annoncé le gouvernement mercredi. Cette mesure concerne uniquement les départements où le taux d’incidence dépasse le seuil de 200, comme c’est déjà le cas en Haute-Garonne et dans 36 autres départements.
"Aujourd’hui, on sait que malheureusement la contamination des personnes vaccinées est possible, même si celles-ci sont asymptomatiques ou très peu symptomatiques, prévient Bruno Mégarbane, chef du service réanimation à l’hôpital Lariboisière. Donc, il vaut mieux être prudent. Garder les gestes barrières, le port du masque en milieu intérieur quel que soit ce lieu, du moment qu’il est public."
Mais ce nouveau tour de vis passe mal du côté des directeurs de cinéma, déjà confrontés à une baisse de fréquentation depuis le début de la crise sanitaire.
"Ce qui est difficile, c’est ce changement permanent, de toujours s’adapter et se contredire aux yeux des gens. Ces changements permanents qui se font sur un jour et demi, deux jours, ajoutent à la confusion. On le voit, on a énormément de questions et face à ces questions, il faut qu’on puisse répondre", s’inquiète Thomas Miquel, directeur adjoint du cinéma le Régent à Saint-Gaudens.
Avec l’entrée du pass sanitaire, son cinéma a perdu 65% de son chiffre d’affaire.