"Une vraie inquiétude" chez les soignants après le discours de Gabriel Attal

Tentative ratée de la part de Gabriel Attal lors de son discours de politique générale, prononcé ce mardi. Le Premier ministre a annoncé les mesures que le gouvernement envisage pour le secteur de la santé notamment. Mais les soignants ne sont pas convaincus. "Nous ne pouvons plus continuer à travailler comme ça", se désole Marc Noizet, président du SAMU Urgences de France.
Le chef du gouvernement a notamment proposé de régulariser et recruter des médecins étrangers. Mais cela ne remplacera pas les étudiants français, qui ne sont pas assez nombreux selon Marc Noizet. Certains d'entre eux démissionnent très tôt après l'obtention de leur diplôme. Pour limiter l'affluence aux urgences, le ministre veut aussi s'appuyer sur la régulation et la médecine de ville.
Pas assez de lits ouverts
Pour le président du SAMU Urgences de France, Gabriel Attal ne s'attaque pas au vrai problème, celui du manque de personnel aux urgences. Une inquiétude renforcée par exemple par le décès, en septembre dernier, de Lucas, mort à 25 ans sur un brancard à l'hôpital de Hyères.
"Ce qui pose problème aujourd'hui, ce ne sont pas les entrées aux urgences, c'est les patients qui ne trouvent pas de place dans l'hôpital et qui sont obligés d'attendre dans les couloirs des urgences, faute de lits en nombre suffisant ouverts dans nos hôpitaux", insiste Marc Noizet.
"C'est complètement oublié dans les propos de Gabriel Attal. C'est une vraie inquiétude", alarme-t-il.
Gabriel Attal envisage également des obligations de garde. Un danger, prévient Sophie Bauer, présidente du Syndicat des médecins libéraux: "96% des secteurs de garde sont pris. On avait fait cesser cette obligation parce qu'elle était contre-productive. Dans certains secteurs, qui sont tenus à bras le corps par des médecins retraités actifs, vous pensez bien qu'ils vont arrêter".
Sophie Bauer salue en revanche la mise en place annoncée d'une taxe pour les rendez-vous non honorés par les patients. Ces derniers représentent 27 millions d'heures médicales perdues chaque année, selon elle.