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Mort de Lucas aux urgences de Hyères: "On veut une réponse de la ministre", insiste sa mère

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Dans "Apolline Matin" ce mercredi sur RMC et RMC Story, la mère de Lucas, mort sur un brancard à l’hôpital de Hyères à l’âge de 25 ans, demande une réponse de la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, sur l’état des urgences en France.

Il avait seulement 25 ans. Après avoir été pris de vomissements, de fièvre et de fortes douleurs, Lucas est mort en septembre dernier à l’hôpital de Hyères (Var), après avoir passé dix heures aux urgences, sur un brancard. Sa famille a déposé plainte pour homicide involontaire. Et une enquête a été ouverte. Corinne, sa mère, attend désormais des réponses de la part de la nouvelle ministre de la Santé, et du Travail et des Solidarités, Catherine Vautrin.

"On est toujours dans un état d’esprit combatif, explique-t-elle dans Apolline Matin sur RMC et RMC Story. On veut que la mémoire de Lucas soit respectée. On veut faire changer les choses. On se rend compte aujourd’hui que c’est une affaire beaucoup plus grande, pas seulement au niveau de Hyères. Il y a un problème dans les urgences en France. On a fait avancer les choses avec la médiatisation. Il y a une enquête de police qui est déjà en cours. L’Agence régionale de santé a aussi démarré une enquête à l’hôpital de Hyères. Ce qu’on voudrait, c’est une réponse de la ministre (Catherine Vautrin). Je lui ai envoyé un courrier recommandé, je n’ai pas eu de réponse. On voudrait aussi qu’elle diligente, peut-être que c’est déjà fait, une enquête sur l’hôpital et les urgences de Hyères."

Invitée du "Face à face" sur RMC-BFMTV ce mercredi, Catherine Vautrin, nommée il y a deux semaines, a assuré ne pas avoir reçu cette lettre. "Je suis ministre, mais je suis maman. Mes premières pensées vont vers cette famille", a-t-elle souligné face à Apolline de Malherbe, rappelant qu'une enquête est déjà lancée auprès de l'Igas. "Bien évidemment, c'est le minimum", commente la ministre, qui assure qu'au-delà de ce drame, le service d'accès aux soins est une de ses priorités.

Dans ce courrier, la mère de Lucas décrit "de façon assez claire ce qu’il s’est passé pour lui à l’hôpital de Hyères". "C’était une lettre assez difficile à lire, je pense, confie Corinne. Lucas a eu son anniversaire le 26 septembre, il est mort le 1er octobre. Je lui parlais de toute la difficulté qu’on a eue à ne pas pouvoir l’accompagner, ne pas pouvoir le voir vivant, réveillé." "Dès qu’ils l’ont intubé et mis dans le coma, on a eu droit de le voir cinq minutes. Mais on ne peut pas discuter avec quelqu’un qui est intubé et dans le coma, déplore la mère de Lucas. On l’a vu pendant le massage cardiaque. C’est nous qui avons demandé à y aller, à l’accompagner à la fin. Mais le massage cardiaque, une fois que tout a lâché dans le corps humain, je trouve que c’était plus pour nous faire plaisir, et peut-être par obligation. C’était trop tard, de toute façon."

Témoin RMC : Corine Godefroy - 31/01
Témoin RMC : Corine Godefroy - 31/01
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"Lucas, c’est l’arbre qui cache la forêt"

Après ce drame, la mère de Lucas a été frappée par l’ampleur des difficultés dans les hôpitaux et les services d’urgences. "J’ai échangé avec de nombreuses personnes, indique-t-elle. On se rend compte que Lucas, c’est l’arbre qui cache la forêt. Trois semaines après le décès de Lucas, il est arrivé un peu la même chose à un monsieur, qui témoigne aussi. Lui, c’est une appendicite qui s’est transformée en péritonite. Ils ne l’ont pas détectée et lui ont même demandé de sortir des urgences. Il a été sauvé parce qu’il a passé une nuit horrible chez lui et que le lendemain, il est allé à Marseille, à La Timone, où il a été opéré en urgence. Je me dis que ça ne leur apprend rien."

"On a l’impression que c’est un système qui est établi, ajoute Corinne. On s’occupe des gens comme on peut, je ne sais pas comment ils font mais ils passent à côté de cas graves. Et des gens meurent. Il y a une autre personne, qui est irlandaise, qui a perdu sa sœur jumelle. Elle a fait deux urgences, avant de mourir, sans être prise en considération. Nous, on n’a pas pu entrer, on n’a pas pu aider, ni prévenir que Lucas allait mal. Il est tout seul sur un brancard, il décède petit à petit. On ne peut pas le soutenir, ni dire qu’il va très mal."

LP