Vaccin contre le Covid-19: le gouvernement juge "inacceptable" que Sanofi serve en premier les Etats-Unis

Nouvelle polémique en plein coeur de l'épidémie. Alors que, pour l'heure, toujours pas de vaccin à l'horizon, le laboratoire français Sanofi fait savoir que s'il en trouve contre le Covid-19, les Etats-Unis seront les premiers servis. Selon le le directeur général du laboratoire français Paul Hudson à l'agence Bloomberg, mercredi, c'est une décision logique puisque les Américains ont été les premiers à participer financièrement aux recherches.
Un positionnement "inacceptable" a jugé jeudi la secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher. "Pour nous, ce serait inacceptable qu'il y ait un accès privilégié de tel ou tel pays sous un prétexte qui serait un prétexte pécunier", a déclaré la secrétaire d'Etat, qui sera l'invitée exceptionnelle de "Brunet/Neumann" ce jeudi dès 13h sur RMC.
Selon le laboratoire, les Etats-Unis "partagent le risque" des recherches menées à travers un partenariat et le gouvernement américain "a le droit aux plus grosses pré-commandes", si Sanofi trouve un vaccin. Car si le laboratoire est certes français, le marché, lui, est mondial. Cette avance des Américains seraient de quelques jours ou quelques semaines sur le reste du monde, mais tout de même, un peu dur à avaler pour les syndicats de Sanofi.
Enfin, une précision: rien ne dit que c'est Sanofi qui trouvera un vaccin en premier. Plus de 100 projets de vaccins sont actuellement à l'étude dans le monde. Sanofi commence les essais sur l'homme cet automne, pour une commercialisation espérée à l'été 2021. D'autres laboratoires ont déjà commencé les essais sur des êtres humains.
Dans la soirée, le groupe a précisé dans un communiqué que "la production sur le sol américain sera principalement dédiée aux Etats-Unis et le reste de (ses) capacités de production sera alloué à l'Europe, à la France et au reste du monde". Il s'est aussi engagé à ce que son éventuel vaccin "soit accessible à tous".