Violences dans les hôpitaux: "C'est arrivé que des patients sortent une arme blanche"

Les actes de violences dans les hôpitaux sont de plus en plus nombreux (illustration) - AFP
Un acte de violence toutes les 30 minutes dans les hôpitaux. D'après le dernier rapport annuel de l'Observatoire national des violences en santé (ONVS), les agressions envers le personnel hospitalier sont en augmentation. En 2014, 14.502 signalements d'atteintes aux personnes et aux biens ont été recensés auprès de 337 établissements sanitaires et médico-sociaux. Soit une hausse de 17 % par rapport à 2013 qui avait vu 12.432 cas de violences rapportés à l'ONVS. Et, à l'hôpital, ceux qui sont en première ligne, ce sont les infirmiers et infirmières.
Lorsqu'il faut faire face à la détresse d’un patient ou des familles, ce sont eux qui subissent de plein fouet l’agressivité, la colère et la violence. C’est presque quotidien explique Jean-Philipe, infirmier aux urgences de l’hôpital de Montbéliard (Doux): "Il m'est arrivé de recevoir un coup de pied, un coup de poing. C'est aussi arrivé quelque fois que des patients, excités, sortent une arme blanche. Dans ces cas-là, on ne sait jamais comment ça va finir".
"Il m'avait luxé la mâchoire"
"J'ai aussi eu un souci avec un jeune qu'il fallait hospitaliser contre son gré, témoigne-t-il encore. Je me suis pris un coup de pied en pleine face. J'ai été projeté contre le mur. Il m'avait luxé la mâchoire". Et d'assurer: "C'est vrai que, petit à petit, c'est pesant". Selon Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale des infirmières, le nombre d'agressions physiques et verbales publié par l'ONVS est largement sous-estimé.
"Par exemple, j'ai encore entendu la semaine dernière une infirmière aux urgences me dire que la violence verbale ne servait à rien. Elle m'a assuré qu'il faudrait qu'elle fasse une feuille par jour, voire plusieurs fois par jour. Donc, elle ne déclare plus ces actes, explique-t-elle. Cela veut donc dire que les professionnels déclarent surtout les agressions physiques. Avec la violence verbale, on tombe dans une forme de banalisation alors, qu'au contraire, on ne devrait même pas cautionner la moindre insulte". A noter que, d’après le rapport, c’est aux urgences, en psychiatrie et en gériatrie que les violences sont les plus courantes.