Y a-t-il eu un "fichage" des "gilets jaunes" par la direction des hôpitaux publics de Paris?

"Monsieur X pris en charge à l’hôpital Cochin à 15h36 pour un tir de LBD à la cuisse. Bleus à l’oreille, plaie au poignet suite à un coup de matraque…": sur les fiches, les identités des patients "gilets jaunes" soignés dans les hôpitaux parisiens mais aussi des données médicales précises sur la nature de leurs blessures.
Une semaine après les premières révélations sur les soupçons de fichage, la direction des hôpitaux publics de Paris a reconnu mercredi qu’un fichier nominatif avait parfois inclus "de manière inappropriée" des précisions de nature médicale.
Ce fichier, le SI-VIC (système d'information pour le suivi des victimes) recense les blessés pris en charge lors de grands événements, notamment les manifestations de "gilets jaunes". Un fichage systématique activé lors de plusieurs grosses manifestations.
Selon le Canard Enchaîné, qui a eu accès à des données issues de ce fichier, certaines des fiches concernées comportent, à la case "commentaire", des précisions sur le type de blessure, comme "Tir flash-ball: plaie arcade", ou "problème au poignet, suite coup de matraque selon le patient". Une pratique que l'APHP entend "corriger".
Problème: ces informations vont à l'encontre du secret médical puisqu'elles sont consultables par les ministères de l’Intérieur et de la Justice ajoute le fameux palmipède. La CNIL avait pourtant autorisé ces fichiers à condition que les patients en soient informés. Or, sur 15 "gilets jaunes" soignés par l’APHP, aucun n’a été averti de ce fichage, affirme leur avocat maitre Arié Alimi.
Un "gilet Jaune", dont la main à été arrachée par une grenade de désencerclement à d'ailleurs décidé de porter plainte pour "collecte illicite de données à caractère personnel" et "violation du secret professionnel".