"Un mail, c’est une ampoule allumée pendant 24h": des entreprises tentent de limiter les courriels

C'est un fléau qui nous coûte du temps de travail: les emails. Une étude démontre que nous gérons en moyenne 144 courriels par semaine. Ça grimpe même à 331 pour les dirigeants d'entreprise. Et nous passons 30% de notre journée à les consulter et à les trier, tandis qu'un tiers d'entre eux ne sont jamais lus ni ouverts... 10% des salariés sont mêmes exposés à l’hyper-connexion en envoyant des emails après 20h plus de 50 soirs par an.
Pour arriver à ces chiffres, l'observatoire de l'Infobésité et de la collaboration numérique a épluché 60 millions d'en-têtes de courriels de plus de 9.000 salariés de cinq entreprises différentes.
Philippe, ingénieur d'affaires, a 37 mails non lus depuis le début de la matinée. Tout n'est pas prioritaire. “J’ai un mail client où il y a la terre entière et qui ne me concerne pas directement. Sur quatre demi-heures par jour, j’arrive à traiter l’ensemble de mes mails". Deux heures par jour tout de même, mais Philippe relativise.
“Il y a quelques années, ce n’était pas deux heures, mais six heures par jour. Il y a une reprise du téléphone, ce qui est assez marrant. Il y a aussi plus de réunions en présentiel pour se parler, se voir”, indique-t-il.
Une solution pour réduire le bilan carbone
Dans le bureau d'à côté, Marie-Antoinette est responsable ressources humaines. “En interne, j'envoie très peu de mails. On a mis en place des solutions comme le ‘no e-mail friday’ qui consiste à ne pas envoyer de mail le vendredi”, explique-t-elle.
Le PDG de l’entreprise Thibaud Lanxade n'y voit que des avantages.
“Ça permet d’avoir moins la tentation de travailler pendant le week-end et ça veut dire aussi un lundi matin plus calme toujours basé sur les relations. Ça participe également à améliorer notre bilan carbone puisqu’un mail envoyé, c’est une ampoule allumée pendant 24h”, détaille-t-il.
Cet objectif de réduction de courriels est même l'un des critères à atteindre pour déclencher la prime d'intéressement de l'entreprise.