"Si je peux sauver un jeune, c’est déjà gagné": face aux violences, des parents se mobilisent

Dans plusieurs villes de France, des citoyens et surtout des parents se mobilisent pour contenir et dissuader les émeutiers. À Corbeil-Essonnes, le collectif des “Gilets roses”, créé en 2021 par des mères de famille des Tarterêts pour prévenir les rixes, tente depuis la mort de Nahel de dialoguer avec les jeunes émeutiers. Elles demandent aux parents de garder leurs enfants à la maison.
À Champigny-sur-Marne, dans la banlieue sud-est de Paris, les pères de famille du quartier du Bois l'Abbé, une trentaine d'hommes, sortent chaque nuit pour aller écouter les jeunes "chauffés à blanc" et tenter de les calmer, explique le fondateur de ce collectif des “Papas debouts”, Salif Dia. “Il y a de la frustration et un sentiment d’exclusion”, indique-t-il.
Par leur présence, ces pères, rejoints par des mères de famille, ont réussi à empêcher certaines violences. Ils tentent de propager un message de paix.
“Il y a beaucoup de discriminations, c’est une réalité, mais il faut le combattre autrement. Le mot ‘pacifique’ est dévalorisé. On le prend comme une faiblesse mais pour nous, ça ne l’est pas. Pour nous, c’est une voie qu’il faudrait emprunter”, appuie-t-il.
Une rencontre entre des jeunes et le maire de Nanterre
À Nanterre, dans le quartier Pablo Picasso de Nahel, épicentre de la première nuit de violence, ce sont les mamans comme Fathia Abdouni qui vont, chaque après-midi, à la rencontre de ceux qui brûlent des poubelles, tirent des mortiers contre les forces de l’ordre.
“On s’est dit, on leur donne la parole parce que quelqu’un quand il parle, il n’est pas frustré. Si je peux sauver un jeune, c’est déjà gagné”, estime-t-elle.
Elle organise cette semaine une rencontre entre les jeunes révoltés et le maire pour qu'ils puissent s'exprimer autrement que par la violence.