Sirènes, Talkie Walkie, mais pas de "pièges incroyables": comment les Zadistes de Notre-Dame-des-Landes se préparent à l'évacuation

Sirènes, Talkie Walkie, mais pas de "pièges incroyables": comment les Zadistes de Notre-Dame-des-Landes se préparent à l'évacuation - -
Point final ou point de départ? La prise de parole d’Emmanuel Macron sur le dossier de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est attendue entre le 15 et le 30 janvier. Mais quelque soit l’option retenue, l’évacuation de la ZAD semble assurée. Les Zadistes eux, n’ont toujours pas l’intention de partir. Ils veulent au contraire prolonger leur vie sur la "zone à défendre" en négociant la récupération des terres (si le projet est abandonné) comme cela s’est fait au Larzac en 1985.
Ils seraient ainsi entre 200 et 300 à vivre sur les 1650 hectares de bocage à l’année. Répartis dans des corps de ferme, en tout plus de 70 lieux de vie. La plupart sont installés depuis 2012.
"Radio Klaxon"
Depuis quelques années, ils se sont préparés à une éventuelle évacuation. Ils ont construit un phare de 19m qui surplombe le bocage, ont installés des sirènes et même lancés une radio pirate: "Radio Klaxon" qui squatte les ondes de Vinci Autoroute (107.7) pour prévenir tout le monde en cas d’alerte. Selon Camille, un Zadiste interrogé par RMC, tout est prêt: "On a des téléphones, on a une radio, des talkies-walkies. Mais il n'y a pas d'arme secrète, pas de pièges incroyables mais surtout une présence sur le terrain".
Mais surtout les Zadistes ne manquent pas de renfort: les militants assurent pouvoir mobiliser un très grand nombre de personnes en quelques heures seulement si le gouvernement donne l’ordre d’évacuer.
200 comités à travers la France
Parmi eux, en première ligne, de nombreux agriculteurs qui s’engagent à protéger les corps de ferme des forces de l’ordre, à bloquer les accès routiers. Selon Camille, interrogé par RMC, "Il y a plusieurs dizaines de tracteurs, qu'on appelle "tracteurs vigilants", qui peuvent venir très rapidement pour protéger des fermes, des habitats, bloquer des routes si nécessaires. En cas d'attaque, on donne rendez-vous à telle heure, on réagit, on s'organise, on mobilise, on occupe et ce, un peu partout en France".
Il existerait ainsi 200 comités anti-NDDL à travers la France. Déjà en février 2016, date de la dernière grande manifestation, près de 50.000 personnes étaient venues soutenir les Zadistes.