"Ca a eu un impact": les zones à faibles émisions installées en ville finalement bien efficaces

Les ZFE (Zones à Faibles Émissions) seraient finalement bien efficaces. C'est ce que révèle l’association Respire, dans une étude que vous dévoile RMC ce matin. L'association a analysé la qualité de l’air à Paris et en Auvergne-Rhône-Alpes, entre 2018 et 2024. Cette étude a consisté à collecter et analyser les données de concentrations en dioxyde d’azote (NO2) mesurées par Airparif et l’ATMO d’Auvergne-Rhône-Alpes de 2018 à 2024 dans 65 stations réparties entre 7 villes : Paris (40), Lyon (9), Annecy (4), Chambéry (3), Clermont-Ferrand (7), Grenoble (8) et Saint-Etienne (4).
Et le constat est clair: la mise en place des ZFE dans ces villes avait commencé à réduire la pollution atmosphérique, même si les niveaux atteints sont encore insuffisants par rapport à ce qu’exige l’Union européenne d’ici 2030. Pourtant, le 28 mai 2025, un amendement adopté à l’Assemblée nationale a acté la suppression pure et simple du cadre légal encadrant les Zones à faibles émissions (ZFE) en France. Le texte doit encore passer en commission, faire l’objet d’un vote final, et pourrait surtout être retoqué par le Conseil constitutionnel, au motif de "cavalier législatif", la disposition étant sans lien direct avec l’objet principal de la loi.
À Paris et à Lyon, les concentrations en gaz polluants sont jusqu’à deux fois supérieures au seuil européen. Une limite que la France se doit de respecter d’ici cinq ans.
Les concentrations les plus fortes en polluants ont été mesurées près des grands axes routiers. Comme là où habite Ariane, en banlieue parisienne, à deux rues du périphérique.
“On a de l’asthme mon mari, mon fils et moi. C’est terrible pour un enfant de deux ans. On est très inquiet quand il a des épisodes d'asthme et maintenant qu’on sait que c’est environnemental, ça nous met vraiment en colère”, indique-t-elle.
La France sanctionnée par l'UE en 2030?
Les récentes restrictions de circulation dans les grandes villes ont porté leurs fruits. Mais il faut aller plus loin selon Tony Renucci, qui dirige l’association Respire.
“Il y a des données qui montrent que ça a eu un impact à la baisse sur les émissions de polluant. Si on arrête tout et c’est le risque avec les ZFE ont augmente le risque pour la France et pour la santé publique de ne pas être en conformité avec les seuils européens en 2030”, appuie-t-il.
Et si en 2030 la France dépasse toujours cette limite européenne, fixée à 20 microgrammes de dioxyde d’azote par m3 d’air, elle risque d’être sanctionnée. Pour l’association l’application des ZFE à Paris et à Lyon est indispensable. Elle souhaite que des aides soient versées aux plus modestes pour changer de véhicule.