Chantier Lyon-Turin: la préfecture va interdire une manifestation d'opposants prévue ce week-end

Les ouvriers creusent un tunnel pour la future ligne entre Lyon et Turin. - JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
Une grande manifestation contre le chantier du tunnel de la ligne ferroviaire Lyon-Turin prévue ce week-end par des opposants au projet, dont des élus, va être interdite en raison de "risques de débordements", a annoncé jeudi le préfet de Savoie François Ravier.
"Il y a des craintes quant à la sécurité des forces de l'ordre et des pompiers", a-t-il déclaré lors d'un point presse.
Le préfet a aussi précisé que "2.000 gendarmes et policiers" allaient être déployés dans cette vallée frontalière de l'Italie.
Une dizaine d'organisations dont les Soulèvements de la Terre et les No-Tav italiens prévoient de manifester samedi aux cotés d'élus comme le maire EELV de Grenoble Eric Piolle et la député LFI Mathilde Panot. Leur but est de dénoncer les impacts écologiques, notamment sur l'eau, de ce chantier "ferroviaire titanesque, impliquant le forage de 260 km de galeries à travers les massifs alpins". Selon eux, des travaux vont "détruire la montagne pour les intérêts économiques de quelques-uns, au détriment du vivant".
3.000 à 4.000 manifestants attendus, 300 à 500 éléments radicaux
Ces organisations n'ont pas donné l'évaluation du nombre de manifestants, n'ont pas déclaré certains parcours et pas précisé la localisation du camp de base de la manifestation, a indiqué le préfet.
Selon lui, ils pourraient être "entre 3.000 et 4.000". Il s'agit "notamment des personnes venant de régions extérieures et sans doute de pays étrangers frontaliers, notamment l'Italie et la Suisse".
"On nous a signalé la présence d'éléments radicaux, entre 300 et 500", a ajouté le préfet citant des évaluations du ministère de l'Intérieur.
"Considérant la volonté affichée par certains de mettre fin aux travaux, nous craignons des intrusions et des dégradations sur les chantiers", a-t-il souligné peu avant la publication du décret d'interdiction.
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Les organisateurs, eux, souhaitent un rassemblement "pacifique" et "sans affrontement", comme l'a dit Philippe Delhomme, militant associatif et ancien maire adjoint d'un village de la vallée, lors d'une récente présentation à Lyon. Jeudi matin, une manifestation de soutien au chantier a rassemblé environ 200 personnes, dont des élus, maires, députés et sénateurs, devant la gare de Saint-Jean-de-Maurienne.
Le dossier suscite un regain de tensions entre partisans et opposants alors que le ministère des Transports a commencé à chiffrer le coût des 150 km de voies d'accès au tunnel en cours de creusement sous les Alpes alors que les réflexions se poursuivent sur le tracé ferroviaire côté français.