Chauffeurs de bus: "4.600 postes difficiles à pourvoir" à dix jours de la rentrée scolaire
Des enfants privés de transport scolaire pour la rentrée, le 1er septembre ? A dix jours du retour à l’école, la pénurie de chauffeurs de bus est encore très problématique. "Selon l’estimation des régions, il y a 4.600 postes difficiles à pourvoir", indique François Bonneau, vice-président de l'Association des régions de France et président de la région Centre-Val de Loire, dans "Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story.
"Le travail se poursuit, de manière extrêmement intense, pour réduire au minimum ce déficit, assure François Bonneau. Des recrutements sont en cours, le travail est engagé depuis plus d’un an. Il y a des formations qui ont été mises en place par les régions, complémentaires à l’effort des sociétés de transport. Tout le monde est sur le pont. On recherche des plans B lorsqu’on n’aura pas de chauffeur." Avec notamment la possibilité d’adapter les circuits des cars scolaires.
"Il y a 2,1 millions de jeunes qui sont transportés, hors agglomérations, par le système du transport scolaire, de la maternelle à la terminale, explique le président (PS) de la région Centre-Val de Loire. Aujourd’hui, nous estimons que sur les 60.000 circuits qui existent, on pourrait en avoir 5% en difficulté. Nous travaillons, jusqu’à la dernière minute. On a des administratifs qui ont une habilitation, un permis, qui vont passer en situation de travail dans certaines sociétés. On a des responsables de sociétés qui vont passer aussi en situation de travail. Il faut le permis D. Les préfectures sont en train d’étudier de manière rapide les derniers dossiers. Il faut adapter un circuit s’il manque un chauffeur. On va essayer de réduire au maximum le nombre de jeunes qui ne seront pas transportés. Si on a des tensions, si on doit bouger un horaire, les familles seront informées."
Proposer des temps pleins et "mieux payer" les chauffeurs
Mais comment attirer de nouveaux chauffeurs de bus ? Pour François Bonneau, le métier doit être revalorisé. "Il y a bien évidemment un sujet de rémunération, reconnait-il. Les métiers précaires, fragiles, à horaires atypiques, sont très difficiles à pourvoir. Là, c’est une amplitude horaire et un temps partiel, c’est très dur pour les personnes concernées. Il faut rechercher des temps pleins. Il faut mixer le scolaire et une autre activité de chauffeur, de manière à ce que les gens aient un temps plein et un salaire normal. C’est très important. Nous demandons à la Fédération nationale des transports et aux sociétés avec lesquelles nous travaillons d’aller vers un maximum de temps plein. C’est le premier sujet. D’autre part, il faut augmenter la formation et mieux reconnaitre ce métier. Ça veut dire mieux payer, prendre en compte des projets de carrière. Longtemps, ça a été des compléments, avec un agriculteur, un militaire en retraite… Aujourd’hui, ça ne peut plus être ça. Il faut absolument reconnaitre ces métiers."