Colère des taxis: François Bayrou confirme que "le plan" de réforme "sera appliqué" dès le mois d'octobre

En dépit des mobilisations des taxis, le Premier ministre confirme sur BFMTV que "le plan" d'économies qui leur est demandé sera "bien appliqué" en octobre, comme prévu. Le gouvernement compte réduire le remboursement de la sécurité sociale aux taxis qui transportent des personnes malades.

Une réponse à la mobilisation des taxis depuis une semaine contre une convention qui va modifier leur rémunération pour le transport de malades qui risque de les décevoir.

"Le plan" de réforme lancé par François Bayrou "sera appliqué" dès le mois d'octobre, conformément aux annonces du gouvernement, a confirmé ce mardi matin le Premier ministre sur BFMTV.

Le nouveau système entend reposer sur une prise en charge de 13 euros par l'Assurance maladie, puis un tarif kilométrique. Il est conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d'attente trop longs.

50% du chiffre d'affaire des taxis

Le but est clair dans un contexte de recherche d'économies tous azimuts: limiter la croissance des dépenses de transport sanitaire qui ont atteint 6,74 milliards d'euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (un bond de 45% depuis 2019). La majorité de ce montant est assumée par les finances de la sécurité sociale.

L'activité de transport sanitaire représente aujourd'hui plus de 50% du chiffre d’affaires des quelque 40.000 taxis conventionnés par l'Assurance maladie, et peut atteindre 80% du chiffre d'affaires, voire davantage pour certains d'entre eux, selon l'Assurance maladie. De quoi les pousser à continuer de mettre la pression sur le gouvernement.

À l'issue d'une rencontre avec les représentants des chauffeurs, François Bayrou avait annoncé samedi soir le réexamen à partir de ce mardi de la convention qui prévoit une unification des tarifs pour le transport des malades, ainsi qu'un travail sur le respect des règles par les plateformes de VTC, deux revendications majeures des taxis.

"De nouvelles discussions"

Mais le Premier ministre ne veut manifestement pas bouger sur le fond du dossier. Il promet sur notre antenne de "nouvelles discussions" avec eux. Suffisant pour éteindre leur colère? La réponse devrait rapidement arriver. Ce lundi, un "mouvement statique" devant plusieurs terminaux des aéroports parisiens d'Orly et Roissy-Charles de Gaulle, a été menée par plusieurs centaines de taxis.

Les taxis ne devraient pas être les seuls à devoir participer à l'effort de redressement des finances publiques. Pour trouver 40 milliards d'euros d'économies, François Bayrou a expliqué que son gouvernement allait "demander un effort à tous les Français".

Marie-Pierre Bourgeois