RMC

El Khomri valide de licenciement d'un délégué CGT: "Le gouvernement veut faire peur aux salariés"

La ministre du Travail a validé lundi le licenciement d'un salarié d'Air France, délégué CGT, accusé d'avoir pris part à l'affaire de la "chemise arrachée". Par cette décision, le gouvernement entend "faire taire" les salariés a dit mardi sur RMC Pascal Bouvier, membre du bureau confédéral de la CGT.

Pour la CGT, il s'agit d'une décision politique. Lundi, le ministère du Travail a décidé de valider le licenciement de Vincent Martinez, délégué CGT d'Air France accusé d'avoir participé à l'épisode de la chemise arrachée du DRH du groupe. Une décision qui intervient dans le cadre d'un recours hiérarchique et justifié par le ministère en raison d'une faute "d'une gravité suffisante pour justifier le licenciement".

Un point que conteste Pascal Bouvier, membre du bureau confédéral de la CGT. "La faute n'est pas forcément avérée sur cette affaire-là, d'autant plus que l'inspection du Travail avait estimé qu'il n'y avait pas de licenciement", indique-t-il sur RMC.

"Une attaque du gouvernement contre la CGT"

D'après lui, la décision du ministère intervient par ailleurs hors délais. Mais surtout, le responsable CGT s'indigne du sens de cette décision. "C'est une décision politique revencharde", dénonce-t-il, reprenant les propos de Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.

"Depuis plus de 4 mois, nous sommes en conflit face au gouvernement sur le projet de la loi Travail, on peut se poser un certain nombre de questions. Pendant le conflit sur la loi Travail, un certain nombre de militants CGT ont été mis en garde à vue après des manifestations, ont été incarcérés. Il y a une véritable attaque du gouvernement contre la CGT", estime-t-il.

Une chasse aux sorcières dont l'objectif est selon lui pour le gouvernement de "faire peur aux salariés et de faire taire la voix des salariés" alors qu'il aurait "du mal à faire fonctionner cette démocratie sociale". Pascal Bouvier dénonce un problème sur "la liberté syndicale, sur la démocratie sociale dans ce pays". Il y a "de plus en plus de répression syndicale" estime-t-il encore. 

Concernant la décision du ministère du Travail sur le licenciement de Vincent Martinez, le représentant syndical affiche la détermination de son organisation et compte étudier les voies de recours "pour faire invalider" la décision de Myriam El Khomri.

C. B