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Faut-il interdire les vélos en centre-ville? "Tout se joue sur quelle alternative on propose"

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La mairie de Lille a publié un arrêté obligeant cyclistes et conducteurs de trottinettes à poser pied à terre la majeure partie de la journée dans les rues piétonnes du centre-ville. Une décision dénoncée par Thibault Quéré, porte-parole de la fédération des usagers de la bicyclette, invité sur RMC ce mardi 17 octobre.

Cycliste lillois, priez de poser le pied à terre. Depuis le début du mois d'octobre, la ville de Lille a décidé d’interdire les vélos dans les rues piétonnes en journée, de 11h à 22h. Les conducteurs de trottinettes et usagers de skateboards sont également concernés. Une décision qui s'aligne sur la voie ouverte par d'autres villes comme Agen et Nice.

Mais c’est aussi une décision contestée par les écologistes et les adeptes du vélo. "En voulant restreindre comme cela, on fait face à un "concours Lépine" des centres-villes de plus en plus grands qui interdisent", estime Thibault Quéré, représentant de la fédération des usagers de la bicyclette, invité sur RMC ce matin.

"On tire la sonnette d'alarme pour éviter que ça fasse florès et que d’autres collectivités suivent ce mouvement", poursuit-il.

Un problème de cohabitation avec les piétons?

Pour Pierre Posmyk, élu en charge des mobilités actives à la mairie de Lille, il y a “un afflux de vélos trop importants”, d’où la mesure mise en place. Ce qui peut rendre, de facto, la cohabitation avec les piétons difficile.

"Il y a clairement des questions de cohabitation en centres-villes. Les mesures éducatives sont extrêmement importantes à prendre", concède Thibault Quéré.

"Tout se joue sur quelle alternative on propose. Le reste de l'année, les collectivités et l'État disent qu’il faut se mettre au vélo, mais là, on crée des situations extrêmement complexes, car cela décourage".

Pour le représentant de la fédération des usagers de la bicyclette, il faut éviter de mettre en place des mesures qui visent à mettre les usagers les uns contre les autres, et partager l’espace public.

Mettre en place un permis vélo

Faut-il, par exemple, mettre en place un “permis vélo”, pour apprendre aux Français à mieux se servir d’un deux-roues?

"Les sanctions existent déjà et le permis existe plus ou moins, car il y a une politique de l'État qui vise à généraliser une attestation du "savoir rouler" à destination de tous les enfants qui arrivent au collège", assure le porte-parole.

Éduquer plutôt qu’interdire, donc. “Il y a un gros effort éducatif à faire à destination de tous les usagers”, conclut Thibault Quéré.

CA