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Grève à la SNCF: "Farandou, rends l’argent !" lance un syndicaliste

Dans "Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story, le représentant du syndicat Sud-Rail Fabien Villedieu a expliqué pourquoi les cheminots ont déposé un préavis de grève pour mercredi, à la veille des vacances scolaires.

Le trafic SNCF risque d’être fortement perturbé ce mercredi, à la veille des vacances scolaires. Les syndicats ont déposé un préavis de grève pour ce 6 juillet, pour réclamer des hausses de salaires.

"C’est un rapport de force, explique le représentant du syndicat Sud-Rail Fabien Villedieu, dans ‘Apolline Matin’ ce lundi sur RMC et RMC Story. Clairement, mercredi, on va mettre la pression à (Jean-Pierre) Farandou (président de la SNCF, ndlr). Farandou, rends l’argent ! Il menace d’augmenter le prix des billets si on augmente les salaires. Mais il y a d’autres solutions. Que les entreprises réduisent leurs marges ! La SNCF doit réduire ses marges. En 2021, en pleine crise du Covid, la SNCF a fait 890 millions d’euros de bénéfices. En 2022, elle en fera encore plus. Au lieu de menacer d’augmenter le prix des billets pour faire peur aux voyageurs, elle devrait réduire ses marges. Il y a une question de répartition des richesses qui se pose à la SNCF, et pas seulement."

Et les syndicats auront l’occasion d’exprimer leurs revendications face à la direction ce mercredi. "Il y a une réunion de négociation mercredi entre la direction de la SNCF et l’ensemble des organisations syndicales, c’est suffisamment rare pour être soulevé, indique le représentant Sud-Rail. Et c’est justement sur la question des salaires. Il y a un problème sur les salaires en France, à la SNCF, mais pas que. On nous dit : ‘Pourquoi vous êtes toujours en grève ?’. Il y a 170 branches professionnelles, qui ont plus de 5.000 salariés. Il y en a 120 qui ont des grilles de rémunération qui commencent en-dessous du Smic. La grille du ferroviaire, notamment, commence en-dessous du Smic. Dans un monde parfait, on n’aurait pas cette situation."

"Le problème n°1, ce n’est pas les grèves"

La crainte des voyageurs de devoir affronter de sérieuses difficultés cet été dépend désormais de la réaction de la SNCF, selon Fabien Villedieu. "Le problème n°1, ce n’est pas les grèves, ce n’est pas vrai, assure-t-il. Aujourd’hui, il y a des retards, des trains calés, parce que la SNCF n’est plus assez attractive, n’arrive plus à embaucher des conducteurs de train, des contrôleurs, des agents, des techniciens… On en parle très rarement. Par contre, dès qu’il y a une grève, on nous tombe dessus en nous disant qu’on n’est pas responsable… Si la SNCF fait de véritables propositions pour des augmentations de salaire, tout va bien se passer. Le problème, c’est que ça fait des mois et des mois qu’on tire la sonnette d’alarme et qu’on n’est pas entendu. Il va falloir qu’on change notre logiciel. Si on refuse de payer nos métiers techniques, on aura de gros problèmes d’effectifs et de fonctionnement tous les jours."

LP