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Jean-Pierre Farandou, l'été décisif de l'homme qui aimait les trains

Président de la SNCF depuis 2019, Jean-Pierre Farandou attaque une période décisive entre négociations syndicales et été de tous les records. Son portrait par Nicolas Poincaré.

Première semaine de départ en vacances des juilletistes et première menace de grève. Mais Jean-Pierre Farandou espère encore sauver l'essentiel. Il reste trois jours pour négocier et le patron de la SNCF promet qu’il y aura quelque chose. Il est d'accord pour dire que “oui” les cheminots et surtout les plus bas salaires connaissent des difficultés liées à la hausse des prix. Il devrait donc y avoir des augmentations de salaires, mais aussi à terme des augmentations du prix des billets de trains.

L'été de tous les records

L’autre gros dossier à gérer cet été est celui des trains qui affichent complets. Jean-Pierre Farandou explique que toutes les rames disponibles seront en circulation, il se défend de ne pas avoir anticipé. La SNCF cet été va tout simplement être victime du succès du train. On attend un million de voyageurs de plus qu’en 2019, l’année d’avant le COVID. L’augmentation du prix de l’essence y est pour beaucoup.

Jean-Pierre Farandou a déjà fait deux ans et demi "épuisants" à la tête de ce groupe de 142.000 salariés, avec 650 filiales et 15.000 trains par jour à faire circuler pour une moyenne de cinq millions de voyageurs chaque jour. Jean Pierre Farandou, aura 65 ans ce mardi. Il ne les fait pas. C’est un Bordelais et un ingénieur des mines qui est cheminot depuis 40 ans, après une courte expérience dans une société minière dans le Colorado.

>>> Le portrait de Nicolas Poincaré est à retrouver en podcasts sur le site et l'appli RMC

L'homme qui parlait le cheminot première langue

Il est marié, il a deux enfants, il aime le rugby, le vin et la musique classique mais surtout il aime les trains. Comme son prédécesseur Guillaume Pepy. Ce ne sont pas des hommes qui sont arrivés là par hasard. Jean-Pierre Farandou parle le cheminot, “première langue” pour reprendre l’expression d’un de ses amis d’enfance.

Avant sa nomination, il dirigeait Keolis, la filiale de transports urbain du groupe SNCF. Il a été le patron des trains de la région Rhône-Alpes, il a lancé le TGV Nord, et créé le Thalys. Il est passé par la DRH, a dirigé aussi les TER et même les aiguillages. Bref, il a joué aux trains toute sa vie.

Mais son premier poste en sortant de l’école, c’était celui de chef de gare à Rodez. Il raconte qu'à l’époque, un chef de gare assurait la circulation des trains, vendait les billets, allait livrer la voiture bar, et si la gare était sale, et bien il passait un coup de balai. Il regrette cette époque où les agents étaient plus polyvalents. En attendant, il va falloir qu’il utilise ses talents de négociateur, et sa réputation d’homme de compromis pour éviter les grèves cet été…

Nicolas Poincaré (avec MM)