Grève SNCF: Sud-Rail annonce "entre 70 et 90% de contrôleurs grévistes" pour le week-end du 16 février

Une grève massive à la SNCF ce week-end, en pleines vacances scolaires? La CGT et Sud-Rail ont maintenu leur appel à la grève des contrôleurs, après une dernière réunion insatisfaisante selon eux avec la réunion. Et selon Fabien Villedieu, membre du bureau fédéral de Sud-Rail, les grévistes seront nombreux. "Pour l’instant, avec les retours que nous avons, on a à peu près entre 70 et 90% de contrôleurs qui se sont annoncés grévistes, et ils peuvent encore s’annoncer jusqu’à demain (mercredi)", annonce-t-il dans Apolline Matin ce mardi sur RMC et RMC Story.
"Je suis assez pessimiste, ajoute-t-il. L’entreprise répond à côté de la plaque par rapport aux revendications. On a un conflit qui va être très suivi par les contrôleurs ce week-end. Les revendications qui sont sur la table sont très simples en termes de pouvoir d’achat, d’augmentation de la prime de travail, d’engagements pris dans la douleur par l’entreprise en 2022 et qui n’ont pas été respectés… Cela pose un vrai problème."
La direction de la SNCF a promis ce lundi soir 100 emplois supplémentaires dans les services de sûreté, après avoir annoncé la semaine dernière une prime de 400 euros liée aux bons résultats du groupe et une hausse de l'indemnité de résidence. Mais cela ne suffit pas pour les syndicats. "On va être dans une bataille de communication qui va un peu troubler le message. A moins de penser que les contrôleurs sont fous et prêts à perdre de l’argent pour le plaisir, c’est qu’il y a un problème d’engagements qui n’ont pas été respectés", souligne Fabien Villedieu, qui met en avant trois revendications principales.
"Les contrôleurs voient qu’il y a énormément d’argent"
D'abord, "l’engagement qu’il y ait un minimum de deux contrôleurs sur les TGV". "C’est une revendication à laquelle les voyageurs peuvent souscrire, estime le délégué Sud-Rail. Il y a 600 personnes dans un TGV, donc vous êtes bien content d’avoir deux contrôleurs pour gérer les problèmes. Ça devait être 100% en 2023, donc ils ont déjà un an de retard. Et ils nous expliquent qu’il faut encore attendre un an." Ensuite, un retard d'un an également sur la mise en place d'un système prenant en compte en compte la pénibilité et permettant de partir plus tôt, payé par la SNCF. Enfin, le pouvoir d'achat. "On demande une revalorisation mensuelle, pas un ‘one shot’ de 400 euros au mois de mars", lance Fabien Villedieu.
"La direction fait des gestes, mais ce n’est pas à la hauteur d’une entreprise qui va annoncer sûrement 2 milliards d’euros de bénéfices, estime-t-il. Aujourd’hui, contrairement aux préjugés, la SNCF est l’entreprise qui fait le plus de bénéfices parmi les entreprises ferroviaires d’Europe. C’est une entreprise très profitable. Elle est aussi performante parce que c’est celle qui transporte le plus de voyageurs en Europe. Les cheminots le voient, ça. Et notamment les contrôleurs. Ils voient les TGV pleins, les prix des billets… Ils voient qu’il y a énormément d’argent. Et qu’est-ce qu’on leur propose? Une augmentation générale des salaires de 1,8% en début d’année et là, une prime de 400 euros pour calmer la colère. Ça ne fait pas le joint."
Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, appelle à négocier à froid, pas sous la menace. "On n’est pas prêt à lever le préavis, je pense qu’il y aura grève ce week-end, maintient de son côté Fabien Villedieu. Par contre, on est prêt à retourner à la table des négociations. On négocie toujours. Les négociations à froid, j’ai toujours à penser que c’est moins productif que les négociations à chaud. Il y a eu un dernier épisode avec les agriculteurs qui nous ont montré qu’ils savaient négocier à chaud. Ils ont réussi à avoir des avancées. Je suis le premier à les regretter (les perturbations, NDLR), parce que je me fais souvent engueuler sur les plateaux TV, mais c’est comme ça que ça marche. Les chiffres qu’on a annoncent une grève très suivie ce week-end."