Handicapé, il doit payer plus de 400 euros d'amendes à cause de la "sulfateuse à PV"

François est invalide et titulaire d’une carte handicapé. Elle lui permet de se garer partout gratuitement. Et pourtant, l’été dernier, après avoir rendu visite à une amie à Asnières-sur-Seine, en banlieue parisienne, il a reçu à son retour à Lyon une amende de stationnement. Il la conteste, mais en reçoit quatre de plus et découvre un avis de saisie administrative.
“Depuis, plus de nouvelles, mais ils continuent à me saisir sur ma retraite. J’ai 900 euros de retraite par mois, et le mois dernier, on m’a retenu 114,77 euros. Ce mois-ci, j’ai un montant similaire. Ça me fait un trou dans la raquette, j’ai du mal à boucler mes fins de mois, encore plus qu’avant”.
Au total, on réclame à François 425 euros, ce qui représente la moitié de sa retraite mensuelle.
Comment éviter ce type d’erreurs?
Pourtant, François a bien le droit de se garer sans payer. Mais la "sulfateuse à PV" ne le savait pas. C’est le surnom donné par certains automobilistes au système de lecture automatique des plaques d’immatriculations.
Ces "voitures vampires", autorisées depuis 2018, circulent dans les rues, lisent votre plaque, et vérifient si vous avez payé ou non. Perpignan, Rennes ou encore Beauvais se sont récemment équipées. Et partout, des personnes en situation de handicap comme François rencontrent des difficultés. Leur carte n’est pas détectée et ça génère des amendes injustifiées.
L’État a dernièrement mis en place une plateforme en ligne pour recenser les titulaires de la carte handicapée et leurs plaques d’immatriculation. Mais toutes les communes n’y ont pas accès et il faudra patienter encore deux ans pour qu’elle soit déployée partout.
Autre solution: envoyer à nouveau des agents pour vérifier les cartes sur les pare-brise des voitures. C’est une recommandation de la CNIL (commission nationale informatique et libertés), presque jamais respectée. Il faut dire que la "sulfateuse à PV", ça rapporte: 1 million d’euros l’année dernière à Asnières-sur-Seine, contre 400.000 euros avant.
Pour François, la mairie d’Asnières-sur-Seine s’est franchement démenée pour trouver une solution. "RMC s'engage avec vous" a porté l’affaire jusqu’à la ministre chargée du handicap, qui a promis de leur écrire pour s’assurer que François ne soit plus jamais pénalisé. Et pour ses 425 euros d’amendes, elles sont annulées.