Pensez-vous que tous les moyens sont bons pour faire rouler les trains? Ça fait débat sur RMC
C’est le signe d’une direction aux abois selon Sud-Rail. Alors que les deux premières journées de grève, demain et mercredi, s’annoncent noires, la direction de la compagnie a décidé d’attribuer une prime à certains de ses cadres s’ils acceptent de conduire un train de manière occasionnelle, notamment pendant la grève.
Jusqu’à présent, cette prime dite "de conducteur occasionnel" était accordée aux cadres supérieurs. Son montant était de 120 euros. Désormais, elle est revalorisée à 150 euros et surtout étendue à tous les anciens conducteurs, contrôleurs ou aiguilleurs qui sont passés dans l’encadrement. Et qui acceptent, à raison d’au moins 10 fois par an, de rendosser leur ancien costume en cas de besoin.
Une mesure qui n’a qu’un seul objectif selon Pascal de Guglielmi de la CGT cheminot de Marseille: casser le mouvement de grève: "Aujourd'hui, cette prime de 150 euros, c'est la dernière petite carotte pour tenter de mobiliser des cadres pour faire des trains les jours de grève. Aujourd'hui, c'est parce que la grève s'annonce très massive et va durer très longtemps que Guillaume Pépy annonce cette prime de 150 euros".
Une prime "qui existe depuis le 1er janvier"
Faux, archi-faux répond Guillaume Pépy. Le président de la SNCF était au 20h de France 2 dimanche soir: "Je suis vraiment choqué de cette polémique. Depuis quand le fait de conduire pour assurer la continuité du service public serait illégitime? Cette prime existe depuis le 1er janvier. Elle rétribue le fait que quelqu'un qui est devenu chef d'équipe s'il fait l'effort de maintenir ses compétences, de maintenir son habilitation, et effectivement conduire une dizaine de fois dans l'année, elle est reconnue. La vérité c'est que personne n'a jamais été empêché de faire grève à la SNCF, croyez-moi ça se saurait".
On ne connaît pas encore le nombre de cadres qui vont accepter de conduire des trains pendant la grève. Mais la SNCF assure que cette prime était en discussion depuis plus d’un an. Qu’elle vise aussi à assurer la continuité du service dans d’autres situations. Par exemple, les jours de fortes neiges.
Pour le patron de la SNCF, il s’agit de tout faire pour limiter l’impact de cette grève qui selon lui provoquera "une désorganisation complète de la production". Il assure que certaines lignes resteront fermées au cours des 3 prochains mois.