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Prix des péages: les sociétés d’autoroutes peuvent-elles faire plus pour aider les automobilistes?

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Dans "Apolline Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story, Emmanuel Lechypre se penche sur le geste des sociétés d’autoroutes en vue des vacances d’été. Pourraient-elles aller plus loin?

L’appel du ministre des Transports Clément Beaune a été entendu par les sociétés d’autoroutes: elles vont mettre en place des ristournes pours leurs usagers. Vinci Autoroutes, d’abord, rajoutera 20% de la somme que vous mettrez sur votre badge télépéage à condition de payer en chèques-vacances: vous mettez 250 euros, le maximum, Vinci en rajoute 50. Même principe chez APRR et AREA: 25% d’abondement. Et Sanef va suivre. Ça fait quand même beaucoup de conditions, et pas pour tout le monde: 5 millions d’utilisateurs de chèques-vacances en France.

Ce n’est pas très généreux… Les sociétés d’autoroute ne pouvaient-elles pas faire plus? C’est vrai que les sociétés d’autoroutes affichent une bonne rentabilité, mais on ne peut pas dire non plus qu’elles se goinfrent sur le dos des automobilistes. Si elles gagnent beaucoup d’argent maintenant, c’est parce qu’on est dans les dix dernières années des concessions et qu’elles récupèrent leurs investissements du début. Et qu’à la fin de la concession, elles repartent sans rien.

Taxer les superprofits, un double mauvais calcul

Le bilan de la gestion des entreprises privées qui gèrent les autoroutes est bon, dit le dernier rapport du Sénat sur leur activité. Il existe encore des autoroutes publiques en France, et elles ne sont pas moins chères et pas mieux entretenues. Parce que c’est l’Etat qui fixe les tarifs (et récupère 40% des recettes) et que s’il voulait reprendre la main aujourd’hui, ça couterait 40 milliards.

Le gouvernement évoque la taxation des superprofits des sociétés d’autoroutes pour financer le ferroviaire. Un mauvais calcul financier: il n’y a pas de surprofits pour les sociétés d’autoroutes, à la différence des pétroliers. Et un mauvais calcul climatique: si les 12.000 km du réseau ne constituent qu’1% de la route en France, ils concentrent 25% des émissions des transports. Le sujet, c’est décarboner l’autoroute: ça représente 60 à 70 milliards d’euros d’investissements. Les taxer plus, c’est pénaliser ces investissements.

Emmanuel Lechypre