Suppression des ZFE: "Un dispositif de séparatisme territorial et social", tacle un élu du RN

Les députés ont voté, tard mercredi soir, la suppression des Zones à faibles émissions (ZFE) très contestées dans les grandes villes. L'Assemblée nationale a mis fin à ce dispositif mis en place en 2019 avec l'objectif d'améliorer la qualité de l'air en limitant la circulation des véhicules les plus polluants identifiés par les fameuses vignettes Crit'Air.
Cette suppression a notamment été rendu possible grâce aux voix du Rassemblement national, de la droite et de La France Insoumise et quelques macronistes, dans un hémicycle où les députés du bloc central étaient particulièrement absents. 98 élus ont voté favorablement pour la suppression des ZFE, et 51 ont voté contre.
"C'est les zones de fortes exclusions, c'est vraiment quelque chose d'injuste pour nos entrepreneurs, nos artisans, nos commerçants qui ont des véhicules en bon état mais qui ne peuvent pas accéder à un certain nombre de zones", regrette, au micro de Charles Matin sur RMC, le président de la CPME Paris Bernard Cohen-Hadad.
C’est une victoire pour le RN. Ses députés, debouts dans l’hémicycle, ont fait adopter une mesure du programme de Marine Le Pen. "Liberté de circulation bafouée, égalité d'accès aux services bafoués... Je suis heureux d'avoir supprimer ce dispositif de séparatisme territorial et social. Ça fait du bien d'avoir enfin une belle victoire contre l'écologie punitive", se félicite le député du Gard Pierre Meurin, qui estime qu'une injustice a été réparée.
Un recours devant le Conseil constitutionnel ?
Le compromis tenté par le gouvernement a été balayé. Pour l’élue écologiste Lisa Belluco, le camp présidentiel porte la responsabilité de cet échec: "Évidemment quand vous dîtes aux gens du jour au lendemain 'vous ne pouvez plus venir ici' et que vous prévoyez zéro mesure d'accompagnement, forcément les gens ne sont pas contents, mais c'est normal. Il faut se donner les moyens de réussir."
"Prenons en considération les gens qui sont les plus précaires. Il ne faut pas se mettre en situation d'échec et dire 'regardez l'écologie ça ne marche pas, donc on arrête'", insiste Lisa Belluco.
Il faudra encore le vote final du texte au pour confirmer cette suppression et un accord avec le Sénat. Les Écologistes, qui ont voté contre avec les Socialistes, préparent leur riposte. Ils envisagent déjà un recours devant le Conseil constitutionnel.