Terminus pour Carlos Tavares à Stellantis: que s'est-il passé?

Stellantis, le groupe aux 14 marques (Chrysler Citroën, Peugoet, Fiat, Jeep, Dodge, Lancia, Opel, Vauxhall), a publié en juillet des résultats en forte chute au premier semestre, à cause notamment d’un effondrement de 18% des ventes en Amérique du Nord, la machine à cash du groupe.
Il y a eu aussi de la surproduction, des problèmes techniques sur certains modèles, mais ce sont surtout des divergences stratégiques qui expliquent le départ de Carlos Tavares entre lui et la famille Agnelli, premier actionnaire du groupe.
L’échec d’une méthode de management brutale ?
Carlos Tavares a une vision claire de l’avenir du secteur automobile : à terme il ne restera que quelques grands groupes mondiaux. Ne survivront que ceux qui seront capables de fabriquer des voitures à des coûts aussi compétitifs que ceux des constructeurs chinois.
D’où son obsession pour la rentabilité à deux chiffres. Obsession qui a payé après la fusion réussie entre PSA Chrysler et Fiat en 2021 et avec les résultats flamboyants de 2023.
Carlos Tavares voulait encore imposer de nouvelles baisses de coûts. Mais cette politique a mis l’entreprises sous forte tensions avec beaucoup de départs de cadres, des relations dégradées avec les concessionnaires, avec le gouvernement italien, avec les salariés. La famille Agnelli a dit stop…
Est-ce qu’on connait son successeur ?
Deux personnalités sont pressenties en interne : le Français Maxime Picat, directeur des achats, après avoir dirigé les activités européennes du groupe, et l’Italo-Brésilien Antonio Filosa, le patron de Jeep, nommé directeur des activités en Amérique du Nord en octobre. Il peut également y avoir des candidats extérieurs.
Les syndicats français sont partagés : soulagés d’un management moins brutal. Le directeur général venait de confirmer que toutes les usines françaises auraient des commandes jusqu’en 2027 – y compris celle de Poissy (Yvelines) – et des pièces ou des modèles à fabriquer pour participer à l’électrification du parc automobile. Les syndicats espèrent que son successeur pourra tenir cette ligne.