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Traque des jets privés: "Quand t'es patron de 100.000 salariés, tu ne peux pas être un homme normal"

La traque des jets privés de milliardaires est devenu un sport national. Une pratique qui a tout pour leur déplaire, mais que ne choque pas le restaurateur Stéphane Manigold, qui les défend dans Les Grandes Gueules ce vendredi.

C'est la nouvelle traque virtuelle. Outre-Atlantique des internautes se sont pris de passion pour la traque des trajets en jet privé des stars. En France, ce sont les milliardaires comme Bernard Arnault ou Vincent Bolloré qui voient les trajets de leurs avions privés diffusés chaque jour sur les réseaux sociaux.

Parmi eux des trajets déroutants comme le vol de 15 minutes de l'avion de Bernard Arnault pour relier la banlieue est de Londres à sa banlieue ouest. Ce vendredi, le compte twitter "I Fly Bernard", a recensé les 3 vols entre Paris, Toulon, et Corfou effectués en une seule et même journée par l'avion de Vincent Bolloré. Pour un total de 22 tonnes de CO2 en une journée, soit l'équivalent de 10 ans d'utilisation moyenne d'une voiture en France.

"Il n'y aucune obligation qui pèse sur les milliardaires"

Est-ce pour la bonne cause écologique ou faut-il y voir une traque de la vie privée des grands patrons? Pour le restaurateur Stéphane Manigold, ils n'ont pas le choix: "Quand t'es patron et que tu as 100.000 salariés ou que tu es président de la République, tu ne peux pas être un homme normal et passer 3 heures au péage de Saint-Arnoult", assure-t-il ce vendredi sur le plateau des "Grandes Gueules".

"Surveiller des déplacements, c’est de l’atteinte à la vie privée", ajoute-t-il. Des propos balayés par l’avocate Marie-Anne Soubré qui rappelle que ces jets privés sont des avions de société et qu’ils doivent communiquer aux autorités compétentes leur trajet comme tous les vols. Ces trajets sont consultables publiquement et à la minute près sur des sites comme FlightRadar24.

Pour Marie-Anne Soubré, la traque des jets privés des milliardaires permet de mettre en exergue les injustices écologiques: "Le gouvernement est venu nous rappeler qu'il faut qu'on coupe l'eau quand on se lave les dents, mais pendant ce temps-là, on ne demande rien aux millionnaires et milliardaires, il n'y aucune obligation qui pèse sur eux", déplore-t-elle.

G.D.