Véhicules bloqués, autoroutes fermées: un manque de préparation avant la neige?

La neige a finalement accompagné l'épisode de froid qui touche la France. Dans la nuit de lundi à mardi, des flocons sont tombés sur une partie de la Normandie et de l'Île-de-France, entraînant la création de fines couches de verglas et perturbant la circulation. Environ 150 km de bouchon ont été recensés dans la nuit et jusqu'à 1.000 véhicules se sont retrouvés bloqués sur l'A13. Et l'autoroute qui relie Caen à Paris était fermée ce mardi dans les Yvelines.
"C'est une catastrophe, je suis à l'arrêt sur l'A12, j'ai à peine fait 10 km en trois heures", peste ce mardi dans "Les Grandes Gueules", Franck. "Au départ, sur la nationale, ça roulait, mais sur l'A12, on s'est retrouvés tous entassés", ajoute-t-il; expliquant que les automobilistes ont tous pensé pouvoir rouler en découvrant la fine pellicule de neige de mardi matin.
"Il n'y a plus personne qui met du sel ou du sable, rien n'est prévu alors qu'on sentait qu'il allait neiger", ajoute un autre automobiliste qui vit dans le Calvados. "Ils auraient dû fermer l'autoroute, la traiter, avant de nous laisser rouler dessus", déplore Franck.
Un épisode neigeux "pas attendu"
Dans la matinée, le ministre des Transports Clément Beaune a écarté toute mauvaise préparation des services publics face à l'épisode neigeux: "Il y a eu un épisode qui n’était pas attendu. On a activé la cellule de crise depuis la fin de soirée. Tous les agents ont été mobilisés toute la nuit", notamment en Île-de-France, a-t-il défendu dans Apolline Matin sur RMC et RMC Story.
"Dans le secteur Essonne-Yvelines, 60 véhicules et 150 agents ont été à pied d’œuvre toute la nuit, mobilisés au maximum. Je sais que c’est difficile et qu’il y a eu des galères sur les routes. Mais tous les moyens d’intervention sont mobilisés", a ajouté Clément Beaune.
"Météo France n'avait pas prévu de neige cette nuit mais nous avons des astreintes et des alertes", défend de son côté sur RMC le président du conseil départemental de l'Essonne, François Durovray.
"Depuis 22h mardi soir, les services du département sont à l’œuvre et ont déneigé l’ensemble des axes. Ils continuent à intervenir. Au moment où je vous parle, toutes les routes départementales sont accessibles", ajoute-t-il.
Des épisodes neigeux trop rares et des engins trop coûteux
Faut-il doter les régions de France de plus d'équipements face à la neige? La question s'était déjà posée en 2018 lors du dernier épisode neigeux qui avait touché l'Île-de-France. Mais avec des hivers de moins en moins vigoureux et des épisodes neigeux plus rares, les communautés sont aussi plus réticentes à investir dans des engins de déneigement, souvent très coûteux.
"La météo n'est pas encore une science exacte. Nous prévoyons des moyens importants mais nous sommes en Île-de-France, nous n'avons pas les moyens des zones de montagne, les automobilistes non plus", rappelle François Durovray. "Il peut donc y avoir plus de difficultés alors que l'épisode neigeux reste limité par rapport à d'autres régions", ajoute le président du conseil départemental de l'Essonne.
Preuve en est, il aura fallu attendre six ans donc, entre l'épisode de 2018 et celui de cette nuit. Pour des perturbations pour l'instant relatives.
Ce mardi, en milieu de matinée, neuf départements du nord-ouest de la France et des Alpes étaient toujours en vigilance orange pour neige verglas.