"Un temps précieux": comment l'IA aide les pompiers à détecter les feux de forêt

Météo France place pour ce mercredi et jeudi l’Aude, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse en vigilance orange feux de forêts. Comment s’adapter face à des incendies de plus en plus fréquents ?
En 2022, plus de 7 000 feux de forêts avaient été déclarés, contre 4.000 en moyenne entre 2007 et 2018. D’après les récentes études de Météo-France, les zones exposées au risque de feux de forêts ont augmenté de 18% en près de 50 ans.
Les pompiers se préparent donc à intervenir de plus en plus, et tentent de trouver des solutions pour détecter ces feux plus précocement. L’augmentation des zones exposées aux feux de forêt a augmenté de 18% entre les périodes 1961-1980 et 1989-2008, selon Météo-France.
Certains départements se sont équipés de caméras dopées à l’intelligence artificielle, c’est le cas de la Gironde, dôté d'un service spécial de détection des feux de forêts. Devant leurs huit écrans d’ordinateurs, les deux opérateurs scrutent les alertes envoyées par leur nouveau logiciel. Avant même qu’ils n’aient reçu un appel au 18, les caméras ont détecté la fumée.
"Analyse pixel par pixel"
"Une alerte détectée par l'aide des caméras. Les opérateurs ont recoupé et à partir de là, ils ont transmis l'information pour lancer les départs", explique Thierry Hainaut, chargé de ce projet. Chaque heure, cette application émet une dizaine d’alertes en moyenne. "Les images sont remontées sur un serveur qui, via l'IA, va détecter s'il y a une alerte, une fumée, et fait une analyse pixel par pixel."
Au total, 132 caméras couvrent l’ensemble de la Gironde, et c’est la toute l’utilité de l’intelligence artificielle précise le capitaine Corentin Fuster, qui dirige le centre de traitement et d’analyse. "Ce serait impossible d’avoir un opérateur derrière chaque caméra, pour le coup on voit bien que l’IA permet d’optimiser notre ressource et de gagner un temps précieux sur la gestion des sinistres." Le logiciel est entraîné tous les ans avec de nouvelles images pour analyser encore plus précisément les fumées qu’il repère.
Ce dispositif est aussi mis en place en Indre-et-Loire ou encore en Charente-Maritime, la Dordogne. Pour rappel, dans 9 cas sur 10, les incendies sont d'origine humaine.