"Un secteur déjà en crise...": après le drame de l'incendie en Charente, les inquiètudes des professionnels

Un jour après la mort de quatre individus dans l'incendie d'un gîte de vacances accueillant des personnes en situation de handicap, en Charente, le directeur de l'inclusion chez Handicap international Hervé Bernard a fait part, sur RMC mardi, de son émotion et "s'associe à la douleur des familles, amis et et organisations professinnelles de ce secteur".
"Nous sommes solidaires de toutes les organisations et professionnels de ce secteur, qui est en difficulté. C'est une activité essentielle pour les personnes handicapées qui peuvent prendre des vacances comme tout le monde", défend Hervé Bernard.
Parmi les difficultés auxquelles fait face le secteur, ce dernier liste notamment un manque de "volontaires" qui sont beaucoup moins nombreux. Les structures d'accompagnement des personnes en situation de handicap reposent beaucoup sur les jeunes de 18 à 25 ans qui "viennent en jobs d'été".
Une préparation à améliorer?
Le secteur est également confronté à "beaucoup de réticence" de la part des propriétaires de gîte. Selon Hervé Bernard, il existe "de plus en plus" de lieux adaptés, mais beaucoup de loueurs se demandent "comment est-ce qu'ils vont pouvoir accueillir" ce public.
"Il faut déjà dédramatiser. Beaucoup de gens hésitent à louer leur gîte à des personnes handicapées pensant que ça va être très compliqué en termes de mobilité, alors que très souvent ce sont des personnes qui n'ont pas ce genre de problèmes", explique-t-il, et "qui ont souvent des handicaps psychiques ou intellectuels".
"Il y a encore beaucoup de peur face au handicap", souligne Hervé Bernard.
L'association Handicap international demande également plus de formation au sein du secteur. Même si le lieu incendié "avait tout ce qu'il fallait en termes de pévention", Hervé Bernard estime qu'il faut "aller plus loin" dans la préparation. "Il faut préparer les populations et les personnes handicapées plus que d'autres", note-t-il au micro d'Apolline Matin. "On a besoin d'être préparé, de faire des simulations pour avoir tout de suite les bons réflexes."
Hervé Bernard regrette que ces accidents "rajoutent des normes" à chaque fois. Ces dernières ont parfois tendance à décourager les propriétaires. Il y a deux ans, en Alsace, un incendie avait fait 11 morts dans un gîte qui avait pris feu en pleine nuit.