Violences en Corse: "Des collègues très expérimentés n’avaient jamais vu ça", assure David Le Bars
Invité de RMC jeudi matin, David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de police, a confié sa colère et son indignation après les violences qui ont touché les policiers le week-end dernier à Bastia. Les heurts qui ont suivi la manifestation de soutien à Yvan Colonna a fait au moins 80 blessés parmi les policiers. Et seulement cinq arrestations ont suivi.
"Le contact (entre policiers et manifestants) aurait été encore plus grave en termes de bilan. Il faut savoir garder les distances avec des foules qui sont extrêmement dangereuses et hostiles, composées de personnes équipées quasiment comme des guerriers qui sont venus 'se faire du flic'", a déclaré David Le Bars.
"Des scènes d'insurrection inacceptables et inédites"
Il a dénoncé des "scènes d'insurrection complètement inacceptables, inédites depuis de nombreuses années". "Des collègues très expérimentés n’avaient jamais vu ça dans leur carrière, même pas pendant les pires épisodes des gilets jaunes. Ce qu’il s’est passé à Bastia est extrêmement grave. Le nombre d’interpellations faible s’explique par la violence dans laquelle les policiers se sont retrouvés. Avec du contact, il y aurait eu encore plus de dégâts", a-t-il ajouté.
David Le Bars dénonce également le manque de réactions politiques et médiatiques: "Je suis d’accord avec les rares personnes qui disent que si ça s’était passé ailleurs, on serait dans une polémique monumentale. J’ai l’impression que ça n'intéresse personne. [...] Il faut que la classe politique dénonce ce qu’il s’est passé".
"Les policiers n’ont pas à faire les frais des manœuvres politiques"
Depuis, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré "être prêt à "aller jusqu'à l'autonomie" de la Corse, précisant ensuite que "cela ne se fera pas en deux jours mais ce sera dans le prochain mandat de la ou du prochain président de la République". "Les policiers n’ont pas à faire les frais de ces manœuvres politiques. [...] Ce n’est pas parce qu’on est en période d’élections, qu’il faut sacrifier nos policiers”, a conclu David Le Bars.