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"Wesh", "banger": les expressions des jeunes agacent, Périco Légasse tacle le "langage du crétin"

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L'argot et les expressions des jeunes d'aujourd'hui agacent les adultes qui sont 31% à penser que cela à un effet négatif. Sur le plateau d'Estelle Midi, Périco Légasse déplore "une décérébration" et "une acculturation scolaire".

"Wesh", "dinguerie", "banger", le langage des jeunes d'aujourd'hui perturbe ou agace les adultes selon une étude du site d'apprentissage des langues en ligne Preply. Selon ce sondage, 92 % des Français déclarent observer un décalage de langage entre les générations: 35% des Français pensent que cet argot est surtout utilisé "pour paraître cool" alors que ces expressions sont souvent incomprises des adultes

Au palmarès des termes les plus cités, "wesh" (bonjour, salut) et "avoir le seum" (être dégoûté, être dans un mauvais état d’esprit), sont les deux seuls termes qui dépassent les 50% de connaissance de la part des plus de 55 ans. On retrouve ensuite "deter" (motivé), "cheum" (moche, laid) et "askip" (à ce qu’il paraît) fréquemment utilisés dans les conversations quotidiennes.

Un effet négatif?

Parmi les personnes interrogées, 44% pensent que l’argot a un effet positif sur la langue française. Pour elles, cela fait de la langue française une langue vivante et évolutive (18 %), cela enrichit la langue et la rend plus dynamique (13 %), et c’est aussi un moyen de montrer à la jeune génération que leur manière de parler importe à tous (13 %).

A l’inverse, 31% des sondés pensent que l’effet est négatif. Ces personnes justifient leur avis en disant que l’argot détruit la langue française (15 %), qu’il est responsable de la chute du niveau en langue des plus jeunes (11 %) et qu’il rend plus difficile la compréhension globale de la langue (5 %)".

"Wesh", "Balek", "Banger" : le langage des jeunes vous déspère-t-il ? - 14/03
"Wesh", "Balek", "Banger" : le langage des jeunes vous déspère-t-il ? - 14/03
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"Décérébration"

Cette incompréhension est partagée par le plateau d'Estelle Midi ce vendredi. Jean-Philippe Doux, père de deux garçons de 10 et 15 ans assure que leur vocabulaire est un vrai sujet de débat: "Depuis qu'ils sont tout petits, j'ai un meilleur vocabulaire qu'eux et ça s'inverse parce qu'ils sont désormais contents de connaître des mots que je ne connais pas", s'amuse-t-il. "Chez moi, ils le disent assez peu mais dès qu'ils sont avec des amis, c'est leur langue et je suis en minorité".

Périco Légasse qui a 3 enfants adolescents "ne veut pas insulter l'argot". "Mais là on est dans le fruit d'une décérébration et d'une acculturation scolaire. Ces enfants-là n'ont pas d'autres moyens d'expression que d'émettre ces sons dont ils ne connaissent pas la signification", peste-t-il sur RMC et RMC Story. "Ils utilisent des mots valises comme 'je suis choqué', c'est terrifiant, on a vendu le langage du crétin", ajoute le critique gastronomique.

"Pooki", "moulaga", "oklm"

Hugues éducateur, confirme que ce langage est "dérangeant". "J'en vois 150 par semaine pour faire découvrir notre région et c'est du 'wesh' à longueur de journée", se désespère-t-il. "J'ai mis en place une politique de 'wesh limite' sur ce mot qui va de la 6e à la 4e", s'amuse-t-il. "Cela fait partie de nous aussi", poursuit l'éducateur qui déplore le côté récurrent et l'incompréhension de ces jeunes qui utilisent des mots qu'ils ne connaissent pas.

Parmi les expressions les plus utilisées par les jeunes, on peut aussi citer "moulaga" (argent) et "une go" (une fille) "une pookie" (une balance, personne qui vous dénonce) et "oklm" (détendu, calme) ou encore "avoir dead ça" (avoir bien réussi quelque chose) et "être guez" (être mauvais, nul).

G.D.