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Structure pour les jihadistes de retour en France: "Peut-être que si mon fils l'apprend…"

Manuel Valls a annoncé la création d'un centre de déradicalisation

Manuel Valls a annoncé la création d'un centre de déradicalisation - HAIDAR HAMDANI / AFP

Le Premier ministre a annoncé mercredi la création "d'ici la fin de l'année", d'une structure chargée de prendre en charge les jeunes "de retour de zones de conflit" ne faisant pas l'objet de poursuites judiciaires. Une annonce vue d'un bon œil par Nadine, la mère d'un jeune actuellement en Syrie.

Après les plates-formes de signalement téléphonique, les centres de prise en charge des familles, et son site internet, le gouvernement veut se doter d’une nouvelle structure: un centre de déradicalisation pour les jihadistes qui souhaiteraient revenir en France. C'est en tout cas l'annonce faite ce mercredi par Manuel Valls. Le Premier ministre a précisé que ce centre ne serait destiné qu’aux jihadistes qui ne seraient pas suivi par la justice. En clair, ceux qui n’ont participé à aucun combat que ce soit en Syrie ou en Irak.

Pour Nadine, la mère de Bryan, bientôt 18 ans, qui a quitté Nice pour rejoindre la Syrie il y a plus d'un an, la création d'un tel centre "est une bonne chose". Elle s'explique: "Quand ils savent qu'à leur retour en France, ils vont directement en prison, ils sont quelque peu apeurés. D'autant plus que la prison n'est pas une solution car la situation peut empirer. Alors peut-être que si mon fils l'apprend…".

Le jihadisme "est une secte"

Manuel Valls a évoqué une "zone grise" qui regrouperait des jeunes traumatisés, des repentis, des aspirants jihadistes qui sont allés en Turquie sans pouvoir rejoindre la Syrie ou des femmes retenues prisonnières par l’Etat Islamique. Au total, sur la base du volontariat, quelques dizaines de personnes pourraient être suivies d’ici la fin de l’année selon les estimations du Premier ministre. Elles bénéficieront d'un accompagnement individualisé, d'une prise en charge psychologique et d'un encadrement renforcé. Autant de dispositifs nécessaires selon Nadine car, selon elle, le jihadisme "est une secte". "Ce sont des jeunes qui se sont fait avoir, manipuler. Ils tombent dans un piège."

A noter que le Premier ministre n’exclut pas d’étendre dans un deuxième temps, cette mesure aux jihadistes en prison. Et celui-ci de conclure en faisant un dernier bilan des départs: "1 605 Français ou résidents en France sont actuellement recensés pour leur implication dans (des) filières terroristes. Parmi ceux-ci, on estime que 445 se trouvent actuellement en Syrie. 99 y sont morts."

Maxime Ricard avec Guillaume Chièze