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Taxe sur les abris de jardin: "Je veux bien payer des taxes, mais que ce soit acceptable"

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Entrée en application en 2012, la taxe sur les abris de jardin n'en finit pas de faire des mécontents. Ses victimes dénoncent sur RMC son taux exorbitant. La rapporteure générale du Budget à l'Assemblée rejette, elle, la responsabilité sur les maires.

Quand le fisc s'invite dans votre jardin. Elle est passé inaperçue, mais une taxe dite "taxe d'aménagement", votée en 2010 (loi de finances rectificative) sous le gouvernement Fillon et entrée en application en 2012, s'applique à tous ceux qui ont une cabane de plus de cinq mètres carrés dans leur jardin. Elle s'applique également aux possesseurs de pigeonniers ou de colombiers. Une taxe qui, une fois la surprise passée, provoque la colère de ses "victimes".

"894 euros de taxes pour un abri de 1.690 euros"

La taxe d'aménagement, Guy, contacté par RMC, n'en avait jamais entendu parler. Mais un an après avoir installé sa cabane de jardin dans sa maison du Gers, il reçoit un courrier du fisc qui lui demande de passer à la caisse. "Mon abri-garage m'a coûté 1.690 euros et le montant de la taxe que je dois payer s'élève à… 894 euros", s'étrangle-t-il. "Au départ je pensais benoitement qu'il s'agissait d'une erreur", raconte-t-il. "Moi je suis d'accord pour que l'on paie des taxes, mais que ce soit progressif et surtout acceptable".

"Summum de l'aberration"

Jean-Pierre Demoures est le président de l’Association des contribuables de la commune où réside Guy. Il interroge : "Pourquoi une taxe sur un abri de jardin qui n'a pour objectif que de mettre du matériel tel que le vélo des enfants, des jouets, la table de ping-pong… ? Ce n'est pas une maison d'habitation !". Il dénonce un cumul de taxe : "Taxe d'aménagement, taxe d'habitation, taxe foncière, et donc maintenant taxe sur les abris de jardins. C'est une accumulation. On est arrivé au summum de l'aberration".

"On voit bien que les sommes demandées sont disproportionnées", dénonce elle aussi Agnès Verdier-Molinier, présidente de la Fondation pour la recherches sur les administrations et les politiques publiques.

"Il faut aller voir son maire pour être exonéré"

Un ras-le-bol fiscal entendu ce jeudi par Valérie Rabault, députée (PS) du Tarn-et-Garonne et rapporteure générale du Budget à l'Assemblée nationale. Qui, toutefois, (ra)botte en touche et invite les contribuables concernés à se tourner vers leur maire. "Le gouvernement a fait voter la possibilité d'avoir une exonération (totale ou partielle) décidée par les maires. Les maires peuvent donc exonérer les cabanes de jardin, les pigeonniers ou colombiers, de la taxe d'aménagement. Il faut donc aller voir son maire pour lui demander pourquoi il ou elle n'a pas décidé de mettre en place cette exonération". Ça va encore râler dans les bureaux des édiles.

P. Gril avec M. Dupin et JJ. Bourdin