Netflix et les plateformes de vidéo à la demande ringardisent-elles la télé?

Regardez-vous Netflix? Le service de vidéo à la demande a franchi la barre des 125 millions d'abonnés dans le monde. Et si c'était la mort de la bonne vieille télé?

Le succès grandissant de la vidéo à la demande! Netflix a annoncé avoir franchi la barre des 125 millions d'abonnés dans le monde. Et les chiffres ne font pas de cinéma: sur les 5 dernières années, Netflix avait 2 milliards de dollars au total, en produisant des oeuvres originales et en rachetant des droits. Mais cette année, l'enveloppe s'élève à 1 milliards de dollars, rien qu'en oeuvres originales "made in Netflix". 

Dix nouveaux projets viennent ainsi d'être annoncés, comme la 3ème saison de Casa de Papel, une série espagnole au succès inattendu mais qui est rapidement devenue incontournable, à la manière de Stranger Things, il y a deux ans.

Egalement au programme: une comédie musicale en huit épisodes tournée à Paris, par David Chazelle, le réalisateur du film aux cinq Oscars La La Land. Ca s'appellera The Eddy, dont la sortie est prévue l'année prochaine.

Une réussite planétaire qui couronne une stratégie innovante

Cette année, Netflix a lancé une centaine de projets dans 16 langues différentes en misant sur des talents locaux plutôt que de produire uniquement aux Etats-Unis. Une stratégie qui marche: la major a produit la série Dark en Allemagne. Un énorme succès alors que 9 fans de la série sur 10 ne parlent pas la langue de Goethe.

Et le succès de la vidéo à la demande n'a pas fini de bouleverser nos habitudes: aujourd'hui, plus de 2 millions d'abonnés en France. Le DVD est déjà rangé aux oubliettes et Netflix vise désormais à abolir le fameux délai de diffusion: les trois ans qui séparent la sortie d'un film au cinéma et sa diffusion sur le petit écran. C'est un enjeu énorme pour les salles... et une contrainte obsolète pour la société américaine qui réclame des sorties simultanées.

Victor Joanin et X.A