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Pourquoi y sommes-nous accros? Un ingénieur dévoile les secrets des réseaux sociaux

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Un ancien ingénieur de Google a détaillé les techniques des réseaux sociaux pour nous faire venir, revenir et réagir.

Des petits secrets des géants du Web dévoilés aux yeux de tous. L'investigateur est Tristan Harris, ancien ingénieur de Google, auditionné la semaine dernière par le Sénat américain, au sujet des méthodes utilisées pour retenir notre attention et ainsi pousser leurs utilisateurs, notamment des réseaux sociaux, à y passer le plus de temps possible dessus. 

Cet ancien ingénieur de Google a d’abord rappelé quelques techniques simples. Par exemple, les fameux "likes" et le sentiment de satisfaction qu'ils procurent. Il y a aussi l'enchaînement automatique de vidéos qui nous pousse à rester en ligne ou encore les recommandations personnalisées en fonction de nos goûts.

Il note également le "scroll" de Facebook qui nous incite à faire défiler le fil d'actualité de façon infinie.

L'indignation omniprésente 

Mais de manière plus sournoise, les plateformes misent beaucoup sur l’indignation. Les propos les plus choquants, les images les plus bouleversantes, les messages les plus émouvants vont nous maintenir connectés.

"L’indignation est le sentiment qui obtient le plus d'engagement" explique Tristan Harris. Sur Twitter le constat est le même: plus on s'indigne, plus on attire l'attention. Pour chaque mot d'indignation ajouté à un tweet, le taux de retweete augmente en moyenne de 17%.

L'affectif entre en jeu

Le réseau peut aller encore plus loin. Lors d'une demande de suppression de compte, il joue sur les sentiments avec le message suivant:

"Êtes-vous sûr de vouloir supprimer votre compte Facebook? Vous allez manquer à vos amis", rappelle Tristan Harris. A ce message, s'affiche à proximité les visages de cinq amis jugés proches apparaissent pour faire machine arrière.

Une stratégie qui a des conséquences directes sur la virulence des discussions en ligne. Et comme le résume cet ancien de chez Google: "La polarisation de notre société, la violence des débats, font partie du modèle commercial" des réseaux sociaux.

Ce type de témoignage et révélations n'est pas nouveau. Déjà en décembre 2017, l'ancien vice-président en charge de la croissance de l'audience de Facebook avait indiqué ressentir une "immense culpabilité" pour ce qu'il avait aidé à construire. 

Charles Magnien avec Julien Vattaire