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Scroller Tiktok nuit fortement au PIB? "Le cerveau réclame sa dose c'est terrible", concède Charles Consigny

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Passer des heures à scroller sur les réseaux sociaux n’est pas seulement mauvais pour la santé: cela pourrait aussi coûter cher à l’économie française. Selon la direction du Trésor, le temps perdu chaque jour sur ces plateformes pourrait réduire le PIB de la France de 2 à 3 points d’ici 2060, en dégradant la concentration, la mémoire et la productivité des générations futures.

Nous passons en moyenne 11% de notre temps éveillé à faire défiler sans fin vidéos, images et textes sur les réseaux sociaux. Une pratique devenue banale, mais qui pourrait avoir de lourdes conséquences économiques. Selon une estimation de la direction du Trésor, ce temps passé à “scroller” ferait perdre à la France entre 2 et 3 points de PIB d’ici 2060, soit une centaine de milliards d’euros.

Pourquoi le scrolling menace la croissance

L’impact principal se situe sur les capacités cognitives. Plusieurs études montrent qu’au-delà de trois heures passées chaque jour sur les réseaux sociaux, l’attention, la mémoire, le langage et l’initiative sont affectés. Les résultats scolaires en pâtissent, comme le confirment les enquêtes PISA, et cette baisse de compétences risque de se traduire demain par une productivité plus faible chez les générations qui grandissent avec les réseaux. Déjà, environ 30% d’une classe d’âge est concernée.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, à partir de 7H Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demi-heures, l'historien Arthur Chevallier, Emmanuel Lechypre pour l'économie, Matthieu Belliard et l'humoriste Arnaud Demanche avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20. Nouveauté cette année : des points de vue engagés tous les jours à 7H50 avec Louis Sarkozy, Cécile Duflot et Charles Consigny.
Lechypre d’affaires : Réseaux sociaux, scroller nuit à la croissance - 08/09
2:47

Le scrolling intensif pèse aussi sur la santé mentale. Il est associé à une augmentation des troubles du sommeil et des dépressions. Enfin, il entraîne une perte de temps productif, directement mesurable dans le monde du travail: entre 20 minutes et 2h30 par jour seraient consacrées à un usage personnel des plateformes pendant les heures de bureau.

"On est tous un peu drogués, ça parasite notre degré de concentration. Le cerveau réclame, comme pour la cigarette, sa dose de notifications, de nouveautés, d'images distrayantes...", note dans Les Grandes Gueules, l'avocat Charles Consigny, regrettant que ça "nuise à la lecture" des Français.

Il estime qu'il faut maintenant des "techniques de désintoxication" pour que les Français retournent dans le droit chemin.

Que faire pour limiter les effets?

Les pouvoirs publics disposent de plusieurs leviers. Le règlement européen sur les services numériques (DSA) vise déjà à restreindre les fonctionnalités les plus addictives des plateformes, mais pourrait être renforcé.

Autre piste : stimuler la concurrence, car un marché dominé par quelques géants favorise davantage les annonceurs que les utilisateurs. Enfin, la protection des enfants reste le chantier le plus complexe. La “Commission Écrans” a formulé plusieurs propositions allant de la pédagogie à des sanctions, pour limiter l’exposition précoce et massive aux réseaux sociaux. Scroller paraît anodin. Mais à long terme, c’est toute la société, et l’économie, qui pourrait en payer le prix.

RMC avec E. L.